La défense de Radovan Karadzic a fait appel de son extradition vers le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, a indiqué dimanche le frère de l'ancien chef des Serbes de Bosnie.

Il s'agit de la première confirmation formelle de l'appel. Samedi, Me Svetozar Vujacic, l'avocat de Karadzic avait refusé de confirmer les informations du quotidien Politika, la voix du gouvernement serbe, affirmant qu'il avait envoyé son appel vendredi soir à la dernière minute, au terme du délai imparti, afin de ralentir la transmission du document.

Luka Karadzic a rendu visite à son frère dans sa cellule à Belgrade dimanche, accompagné de son avocat. Aux questions des journalistes qui souhaitaient savoir à sa sortie si le camp Karadzic avait fait appel, il a répondu: «bien sûr que nous l'avons fait».

Une fois la demande d'appel reçue, des juges se réuniront pour examiner la requête de M. Karadzic -qui devrait être rejetée. Il reviendra ensuite au gouvernement serbe, qui délivrer ou pas l'ordre final d'extradition.

Radovan Karadzic, poursuivi pour 11 chefs d'accusation dont génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité lors de la guerre de Bosnie, a échappé pendant près de 13 ans à la justice, avant d'être arrêté lundi près de Belgrade, selon les autorités.

Le quotidien Blic, reconnu pour la fiabilité de ses sources, a rapporté dimanche qu'un informateur anonyme avait renseigné les autorités serbes sur l'endroit où vivait Karadzic, ainsi que sur sa nouvelle apparence et ses occupations dans la médecine parallèle. S'en est suivie une filature de six semaines qui a conduit à son arrestation, selon Blic.

Par ailleurs, plusieurs centaines d'ultranationalistes serbes ont manifesté dimanche pour la sixième journée consécutive. Aucun incident majeur n'a été signalé.