Stéphanie Dubois a bien failli imiter Aleksandra Wozniak hier à New York. La Québécoise a en effet offert l'une des meilleures performances de sa carrière face à la Roumaine Sorana Cirstea, 24e favorite du US Open, et est venue à quelques points d'une qualification pour le troisième tour du tournoi du Grand Chelem. Elle s'est toutefois inclinée au bout d'un match de deux heures 26 minutes, 4-6, 7-5, 4-6.

«C'est décevant, il aurait suffi de quelques points pour gagner ce match, a regretté Dubois. J'aurais vraiment voulu aller au troisième tour et j'y croyais. J'ai bien joué, exactement comme je l'avais planifié, et j'ai l'impression d'avoir mérité de gagner autant que Sorana.

«Le public était avec moi et l'ambiance était excitante sur le court. Mon entraîneur et ma famille étaient là pour m'encourager, et on dirait qu'il y avait beaucoup de Québécois dans les gradins.»

Tendue, Dubois a mis du temps à entrer dans le match. Son adversaire en a profité pour prendre les devants 3-0 et à gérer cet avantage pour remporter la première manche. Dubois lui a rendu la pareille en prenant vite le service de Cirstea en deuxième manche, mais a laissé sa rivale revenir à sa hauteur avant de faire la différence dans la 12e partie en convertissant la deuxième des neuf balles de bris qu'elle a eues dans cette manche.

Dans la manche décisive, les deux joueuses ont conservé leur service jusqu'à la septième partie, mais c'est malheureusement Stéphanie qui a craqué la première, cédant deux fois de suite son service, avant de s'incliner.

«À 40-30 dans la septième partie, il y a eu une mauvaise décision, selon moi, et elle en a profité pour revenir. Ça aurait tout changé, évidemment, mais c'est ça le tennis... J'ai eu mes chances, mais je n'en ai pas profité suffisamment.»

Malgré dix as de Cirstea, Dubois a obtenu 15 balles de bris. «Elle frappait parfois de bonnes premières balles, mais j'attaquais souvent ses deuxièmes balles. Sa puissance ne m'a pas impressionnée. Elle a toutefois réussi de bons services dans les points importants.»

Une bourse pour se consoler

Dubois, 22 ans, qui n'avait jamais gagné en Grand Chelem avant cette semaine, peut tout de même être satisfaite de sa bourse de 31 000 $ US. Actuellement 113e, elle devrait aussi réintégrer le top 100 du classement WTA et s'approcher de son meilleur classement en carrière (95e, en mai 2008).

«Je suis déçue présentement, la victoire était si proche, mais j'ai atteint mes objectifs cette semaine. J'ai gagné un match et j'ai prouvé que j'avais ma place avec les meilleures.

«Je vais maintenant préparer le Challenge Bell, à Québec, puis le tournoi ITF de Saguenay. J'aimerais terminer la saison près du 90e rang mondial, de façon à bien débuter l'année 2010 en accédant directement au tableau principal des Internationaux d'Australie.

«Je veux continuer de m'améliorer, bien faire contre les joueuses mieux classées que moi et accéder au top 75, puis au top 50...»

Enthousiaste et dynamique, Stéphanie rêve aussi de rejoindre Aleksandra Wozniak. «Je l'ai félicité après sa belle victoire contre Amélie Mauresmo, a noté Dubois. On se parle, on s'encourage, mais le tennis est un sport individuel.»

Wozniak, justement, reste la dernière canadienne encore en compétition en simple au US Open. Elle affrontera au troisième tour l'Italienne Flavia Pennetta, 10e favorite du tournoi, qui est peut-être l'une des joueuses les plus redoutables du moment, comme l'a prouvé sa victoire de 6-0, 6-0 au tour précédent.

«Elle a 27 ans et c'est vraiment son moment, notait Wozniak, mercredi. Elle a un gros coup droit et frappe ses balles avec beaucoup d'effet. Mais je crois en mes chances. Si je joue comme je l'ai fait contre Mauresmo, je peux certainement la battre.»