Un représentant du parquet a mis en doute mercredi l'objectivité d'un médecin témoignant au procès de Phil Spector, et souligné que cet expert était marié à l'une des avocates du producteur de rock, jugé pour le meurtre d'une ex-starlette à Los Angeles.

Michael Baden, chef de l'institut médico-légal de New York, témoigne depuis mardi en faveur de Spector et a soutenu que Lana Clarkson, une ancienne actrice de série B, avait pu se suicider.

Or, M. Baden est le mari de Linda Kenney Baden, membre de la défense de Spector. À l'adjoint du procureur Alan Jackson qui soulignait un risque de manque d'objectivité, le praticien a affirmé «garder son indépendance».

M. Jackson a suggéré que si M. Baden n'était pas allé dans le sens désiré par sa femme, il aurait «sans doute dormi sur le canapé pendant plusieurs mois». Un avocat de la défense a alors formulé une objection, retenue par le président du tribunal, le juge Larry Fidler.

«C'est de la spéculation», a affirmé le magistrat, alors que le public éclatait de rire.

Le parquet accuse Spector d'avoir abattu Lana Clarkson, une ancienne actrice devenue serveuse.

De leur côté, les avocats de l'accusé affirment que Clarkson, 40 ans, déprimée était ivre le soir de sa mort et s'est suicidée.

Après plus de trois mois et demi de débats, le procès est entré dans sa dernière ligne droite, les plaidoiries finales des avocats et le réquisitoire du parquet étant attendus dans les prochains jours, avant que les jurés se retirent pour délibérer. Leur unanimité est requise pour déclarer l'accusé coupable.

Spector, 67 ans, comparaît libre après avoir versé une caution d'un million de dollars. Il est considéré comme l'un des génies de la musique rock grâce à la technique révolutionnaire d'enregistrement dite du «mur du son» qu'il avait mise au point dans les années 1960 au profit d'artistes comme John Lennon, George Harrison ou les Ronettes.