> Bingo. De Jean-Claude Lord, mars 1974. Drame, dont le premier scénario date de 1968. Mettant en vedette Réjean Guénette, Jean Duceppe, Gilles Pelletier.

«Si je présente dans un film une situation où les gens se font tromper, manipuler d’un bout à l’autre par des politiciens, n’est-ce pas là une mise en garde pour bien des gens qui continuent très souvent à croire en ces hommes? La preuve? Les gouvernements qu’on a! Comment nier qu’ils ont été élus par la peur d’autre chose, sous de fausses représentations ou pour perpétuer un système qui les sert si bien?»

Publié dans La Presse, le 23 mars 1974.

> Octobre. De Pierre Falardeau, septembre 1994. Drame inspiré de conversations avec le felquiste Francis Simard. Mettant en vedette Hugo Dubé, Luc Picard, Pierre Rivard.

«Quand j’ai fini Octobre, j’étais ben fier de moi pour trente secondes, je me disais : câlisse, ça m’a pris quinze ans, mais je l’ai fait ! Le lendemain, tu te remets à douter, tu te demandes si c’est correct (…) Un moment donné, c’est mon chum Bernard Émond, avec qui j’avais un peu travaillé sur le scénario, qui m’a dit : ça, c’est une tragédie, un drame sans solution, où tout est fucké. (…) Francis Simard ne s’est jamais considéré comme un héros. Il ne se battait pas pour le peuple, il se battait pour lui, parce qu’il était dans la marde, qu’il était un Québécois…»

Publié dans La Presse, le 24 septembre 1994.

>Les ordres de Michel Brault, septembre 1974. Docu-fiction. Mettant en vedette Jean Lapointe, Claude Gauthier, Hélène Loiselle, Louise Forestier…

« Je voulais faire l’alliance entre la réalité et la fiction, essayer de faire quelque chose qui fasse évoluer le maudit phénomène de crédibilité. (…) Quand on fait un film sur un événement historique, on risque toujours de remplacer l’événement ou l’Histoire si elle n’a pas été écrite complètement et parfaitement,  de la remplacer par une image des événements qui risque de devenir le point de repère de tout le monde. (…)  On nous a toujours dit depuis les événements d’Octobre qu’il ne fallait pas en parler. Moi je dis qu’au contraire, il faut en parler. Si c’est grave, parlons-en. Jusqu’à ce qu’on puisse être évolués face à ces événements. »

Publié dans La Presse, 28 septembre 1974.

> . De Robert Lepage, novembre 1997. Comédie inspirée de sa propre pièce Les sept branches de la rivière Ota. Mettant en vedette Anne-Marie Cadieux, Alexis Martin, Jean Leloup.

«L’action se passe en 24 heures entre l’adoption, le 16 octobre, de la Loi sur les mesures de guerre et sa mise en vigueur, un moment pivot dans la crise d’Octobre. (…) Je pense qu’on commence à se détacher un peu de cette époque, ce qui n’était peut-être pas encore le cas il y a dix ans. On peut commencer à parler de la crise d’Octobre, de la libération de la femme, de l’avortement, de tous ces thèmes. On commence à avoir assez de recul pour en parler avec humour, sans en parler à la légère, mais en parler avec un peu de détachement et se demander ce que les idéaux de cette époque sont devenus.»

Publié dans La Presse, le 8 novembre 1997.