La disparition des lucioles, nouveau long métrage de Sébastien Pilote (Le vendeurLe démantèlement), a ouvert samedi la compétition officielle de la 53e édition du Festival international du film de Karlovy Vary. Et les premiers échos donnent le sentiment que le film a fait mouche.

Déjà hier midi, le film revendiquait deux bonnes critiques. Le magazine Screen International disait qu'il s'agissait du film le plus «accessible» de Sébastien Pilote et que Karelle Tremblay défendait son personnage avec «aplomb».

Le site muchadoaboutcinema.com en rajoutait, indiquant que Karelle Tremblay défendait l'archétype d'un personnage casse-gueule, parce que souvent vu au cinéma, de façon unique. «Ce film constitue une histoire familière (le passage de l'adolescence à l'âge adulte) mais Sébastien Pilote en fait quelque chose de prodigieusement frais», ajoute l'auteur de l'article.

Un accueil chaleureux

«Je ne peux pas être plus fier du résultat, confie de son côté le cinéaste en entrevue téléphonique depuis la ville thermale de la République tchèque. Nous sommes arrivés vendredi pour la soirée d'ouverture où l'on rendait hommage à l'acteur Tim Robbins. Puis, nous avons appris que nos séances étaient présentées à guichets fermés. Samedi, pour la première [mondiale], il y avait 1300 personnes dans le Grand Hall de l'hôtel Thermal. Nous avons eu une belle ovation. Et [dimanche], notre deuxième séance a eu lieu devant 500 personnes réunies dans la salle de l'hôtel Pupp, où l'on a déjà tourné des scènes d'un James Bond [Casino Royale].»

Pour l'occasion, le réalisateur était accompagné des comédiens Karelle Tremblay et Pierre-Luc Brillant, qui tiennent deux des rôles principaux du film.

Comme lors de son passage il y a quatre ans avec Le démantèlement, M. Pilote constate que le public présent aux séances est très jeune. 

«C'est ce qui me frappe, cette jeunesse, avec le public du festival, dit-il. Tous ces jeunes, c'est assez génial. C'était un excellent contexte pour un lancement. Les spectateurs ont ri, ont réagi aux bons endroits. Karelle et Pierre-Luc ont signé beaucoup d'autographes.»

Passage à l'âge adulte

Le film raconte l'histoire de Léo (Karelle Tremblay), jeune fille au seuil de l'âge adulte vivant avec sa mère et son beau-père Paul, un animateur de radio populiste dont les propos ont poussé à l'exil Sylvain, le père de Léo. La jeune femme trouve son chemin à travers la relation qu'elle noue avec Steve (Pierre-Luc Brillant), professeur de guitare reclus, mais à la présence néanmoins réconfortante.

Luc Picard, François Papineau et Marie-France Marcotte complètent la distribution.

Sébastien Pilote rit lorsqu'on lui demande si le qualificatif d'accessible convient à son film. «C'était voulu», dit-il. 

«On a essayé de faire un film conçu pour sonner comme une chanson pop. Il a été fait avec le sourire, de la générosité et un rythme plus rapide.»

Si les deux premiers longs métrages du cinéaste mettaient en scène des hommes dans la soixantaine en fin de carrière, celui-ci met plutôt en vedette une jeune femme au début de sa vie adulte. «Mais elle est aussi à la fin de quelque chose», rectifie le cinéaste. «Nous sommes en présence d'une jeune fille en fin d'adolescence et à la fin de son école, dit-il. Elle se trouve au coeur de relations paternelles fortes.»

M. Pilote quitte Karlovy Vary aujourd'hui alors que son film sera présenté une troisième fois. Ses deux acteurs étaient à Prague hier, au moment où nous avons parlé au cinéaste.

Ce dernier indique que le film sera vu à moyen terme dans d'autres festivals, mais il s'est gardé de nous dire lesquels. La disparition des lucioles sortira en salle le 21 septembre au Québec.

Photo fournie par Films Séville

Le réalisateur Sébastien Pilote et les comédiens Karelle Tremblay et Pierre-Luc Brillant, lors de la première de La disparition des lucioles au Festival de Karlovy Vary