En acceptant d'incarner un personnage central dans la comédie dramatique Hot Dog, de Marc-André Lavoie, Éric Salvail a dû apprendre à ne plus être lui-même.

Alors que d'autres personnages du film sont plus expansifs, celui qu'incarne Salvail est davantage en retenue. Il est le plus sage de quatre actionnaires d'une usine de saucisses. Celui à qui rien n'arrive, dont la vie se résume au boulot.

«Cela nécessite de jouer petit, de parler moins fort, d'être moins expansif qu'à la télévision. J'avais ce défi de ne pas être Éric Salvail», dit l'animateur qui défend son tout premier rôle au grand écran.

Sur le plateau de tournage, il apprend de nouveaux trucs du métier, un nouveau langage, une autre façon de gérer son énergie. Et à être plus zen.

«Je vis une expérience totalement différente de ce que j'ai fait à ce jour, dit l'animateur. Les énergies ne sont pas à la même place. Le rythme est plus lent. Et le control freak que je suis doit apprendre à être plus calme. Je m'abandonne.»

Marc-André Lavoie, qui a vu en Salvail le personnage qu'il cherchait au cours d'une soirée qu'il animait, est fort heureux de son choix. «Éric n'a pas connu un succès instantané; il a travaillé fort pour être là où il se trouve, dit-il. C'est un vaillant. Il a une écoute très forte et arrive préparé. Sur le plateau, on dirait qu'il a été comédien toute sa vie.»



L'effet Twitter

Produit par Orange Médias et distribué par Séville, le film raconte l'histoire d'un quiproquo entre quatre actionnaires d'une usine à saucisses (Salvail, Rémy Girard, Paul Doucet et Daniel Lemire). Se croyant sur le point d'être congédié (ce qui est faux), l'un d'eux se venge en mettant sa dent cassée dans la matière première. Il espère que ceux qui trouveront la dent feront un esclandre. Ce qui est le cas.

«L'histoire me fait penser aux commentaires qu'on lit parfois sur Twitter, dit Lavoie. Sous le coup de la colère, on écrit des propos qui risquent d'être lus et repris par des milliers de personnes. Mais il peut y avoir de graves conséquences à cela.»

Dans le cas de Hot Dog, l'affaire va loin avec l'implication de la mafia, des armes à feu et des otages, comme on a pu le constater hier au cours de la scène tournée dans une sablière de Terrebonne.

Après Bluff (coréalisé et coscénarisé avec Simon-Olivier Fecteau) et Y'en aura pas de facile, deux films réalisés avec des budgets faméliques et constitués de petites histoires interreliées, Hot Dog est le premier film de Lavoie composé d'une seule histoire. Et doté d'un budget respectable de 1,8 million.

«Sur Bluff, nous étions une équipe de sept personnes. Là, on a une équipe importante. Je n'ai plus besoin de faire les sandwichs», blague le réalisateur entre deux prises.

«De Marc-André, j'aime sa passion du cinéma, dit de son côté Rémy Girard qui a joué dans les trois oeuvres. Il a un sens de l'humour particulier. Il n'a pas peur de l'absurde et envoie ses personnages dans des directions qu'on ne devine jamais. Avec ce projet, je le sens plus alerte, plus en confiance, plus heureux.»

Le long métrage, qui sortira à l'été 2013, met en vedette Dino Tavarone, Pierre-François Legendre, Édith Cochrane et plusieurs autres.