(Cannes) Chaque jour, La Presse présente des films vus sur la Croisette.

Asteroid City, de Wes Anderson : ça laisse un peu perplexe…

Campé en 1955 au fin fond du désert de l’Ouest américain, Asteroid City fait partie de ces films où le moindre petit rôle est joué par un acteur de renom. Plus réussi que The French Dispatch, le nouvel opus de Wes Anderson souffre quand même de cette volonté de faire appel à une trop imposante distribution. Ça laisse un peu perplexe, dans la mesure où, une fois de plus, on s’interroge à l’arrivée sur ce qu’on vient de voir. Avec son humour absurde, très pince-sans-rire, le réalisateur de Moonrise Kingdom nous entraîne dans une histoire où des enfants surdoués sont invités à Asteroid City, une bourgade désertique, pour présenter leurs inventions à une délégation de militaires et d’astronomes alors que des essais nucléaires ont lieu tout juste à côté. Toute cette partie se déroule dans un décor aux couleurs saturées, lequel relève presque de la bande dessinée. Parallèlement, on répète en noir et blanc une pièce de théâtre inspirée de ce qui se passe à Asteroid City. L’ensemble est bien sûr inventif, souvent impressionnant sur le plan de la composition des images, et ponctué de gags souterrains qui font sourire. Mais encore ? ai-je néanmoins eu envie de demander à la sortie.

Caiti Blues, de Justine Harbonnier : portrait d’une artiste

PHOTO FOURNIE PAR LES FILMS DU 3 MARS

Une scène tirée de Caiti Blues, film de Justine Harbonnier qui a été coproduit avec le Québec

Coproduction entre la France et le Québec, Caitin Blues est présenté dans le cadre de L’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), une section intégrée au Festival de Cannes, laquelle comporte une dizaine de productions internationales. Déjà montré aux festivals Visions du réel (Nyon) et Hot Docs (Toronto), ce film documentaire, réalisé par la Québécoise d’adoption Justine Harbonnier, dresse le portrait de Caiti Lord, une artiste talentueuse de près d’une trentaine d’années vivant à Madrid, au Nouveau-Mexique. L’intérêt du long métrage réside dans le parcours particulier d’une femme ne pouvant pas vraiment vivre de son art, mais qui, surtout, tente de se construire, malgré les écueils posés sur sa route. Se racontant au micro d’une émission qu’elle anime à la radio, se trouvant aussi une famille parmi celles et ceux qu’on considère comme des marginaux dans les milieux plus conservateurs, Caiti se révèle touchante, d’autant que la réalisatrice lui offre sa caméra attentive et bienveillante, en plus de mettre en valeur son talent d’artiste. En toile de fond de ce premier long métrage, un contexte politique particulier, celui des premières années de la présidence de Donald Trump.