(Cannes) Action pied au plancher et déluge de faux-semblants : pour sa première réalisation avec Hunt, film d’espionnage, l’acteur sud-coréen Lee Jung-jae, vedette de Squid Game, a fait parler la poudre vendredi, avant d’autres films sud-coréens attendus au Festival de Cannes.

Ce passage derrière la caméra sera jugé réussi par les amateurs de Heat de Michael Mann — les armes ont parfois plus de dialogues que les acteurs — et par les fans des Infiltrés (Martin Scorsese, inspiré du thriller de Hong-Kong Internal affairs).

On pourra toutefois regretter une trame narrative trop ambitieuse avec des flash-backs mal placés et un goût prononcé pour l’hémoglobine.

Lee Jung-jae, 49 ans, qui joue un des deux premiers rôles, a placé son intrigue dans les années 1980 dans une Corée du Sud qui redoute l’invasion par celle du Nord.  

Le réalisateur et acteur interprète le chef du renseignement sud-coréen extérieur opposé à son homologue de l’intérieur dans une furieuse chasse à la taupe nord-coréenne.

L’ennemi semble être partout, peut-être même dans le bureau d’à côté, voire dans les sous-sols où la torture est monnaie courante pour obtenir une information.  

Gros contentieux entre les deux protagonistes principaux : le personnage de Lee Jung-jae a déjà subi l’interrogatoire musclé de son collègue lors d’une précédente crise avec le voisin du nord et la vague paranoïaque qui a suivi dans les rangs des espions.  

Loin de la série française Le bureau des légendes, les deux héros et leurs collègues sont rompus aux combats à armes à feu et les scènes de bravoure ne laissent pas de répit au spectateur.

Bénéficiant d’un budget conséquent, le long métrage lorgne aussi du côté des inconditionnels de la franchise James Bond avec une action qui voyage entre Washington, Séoul et Bangkok.  

Au final, pas de personnage tout blanc ou tout noir — Lee Jung-jae finit même recouvert de poussière grise à un moment — et le meilleur espion n’est pas forcément celui à qui on avait pensé.

Après ce film, présenté hors compétition, la Corée du Sud revient sous les projecteurs avant Decision to leave de Park Chan-wook, révélé à l’international avec Old Boy.  

Sans oublier Les bonnes étoiles, également en compétition, film sud-coréen dirigé par le Japonais Hirokazu Kore-eda. Le cinéaste a notamment fait appel à deux figures sud-coréennes, Song Kang-ho, vedette de Parasite (Palme d’or en 2019) et une étoile de la K-pop, IU (Lee Ji-eun).