Patrice Vermette, encore « flabergasté »

Cité en 2010 grâce à The Young Victoria, de Jean-Marc Vallée, et de nouveau en 2017 grâce à Arrival, de Denis Villeneuve, Patrice Vermette est cette année désigné favori pour l’Oscar de la meilleure direction artistique. Comme d’autres artisans de Dune, l’artiste québécois a vu sa catégorie reléguée à la portion non télédiffusée en direct de la cérémonie. Encore aujourd’hui, Patrice Vermette dit être « flabergasté » par cette décision de l’Académie. « Je trouve que ça crée des classes, a confié l’artisan à La Presse. La mission de l’Académie est plutôt d’éduquer les gens aux métiers du cinéma. Cette soirée devrait célébrer le cinéma et sa fabrication. Là, ce sont des gens de télé qui dictent aux gens de cinéma comment célébrer leur art. Ce sont les mêmes qui accélèrent les génériques quand ils présentent des films, au point que l’on est incapable de lire le moindre nom, ou qui les réduisent dans le coin gauche en haut pendant qu’ils mettent de la pub. C’est un manque de respect. Ils ont fait la même chose aux BAFTA à Londres [où Patrice Vermette a remporté le trophée]. C’est sûr que si jamais je gagne dimanche, j’aurai à l’esprit que seulement une partie de mon discours sera entendu à la télé. Et je trouve ça triste. Cela dit, je suis quand même hyper heureux d’être en nomination ! »

Guillermo del Toro et l’importance d’un regard extérieur

PHOTO GEORGE PIMENTEL FOURNIE PAR LE CONSUL GÉNÉRAL DU CANADA À LOS ANGELES

Denis Villeneuve et Guillermo del Toro se sont retrouvés lors de la réception tenue jeudi à la résidence du consul général du Canada à Los Angeles.

À la fin du générique de Dune, Denis Villeneuve remercie personnellement Guillermo del Toro, à qui le cinéaste a demandé conseil à l’étape du montage. Aussi présent à la réception tenue jeudi à la résidence du consul général du Canada à Los Angeles, le cinéaste mexicain, dont le film Nightmare Alley est finaliste dans quatre catégories, a confié à La Presse avoir une affection particulière pour les cinéastes canadiens, Denis Villeneuve et Xavier Dolan, bien sûr, mais aussi David Cronenberg, Atom Egoyan et Sarah Polley. « Tous ces cinéastes ont des personnalités distinctes, dit-il. Les thèmes qu’ils abordent et la façon qu’ils ont de les mettre en images sont toujours très forts. J’adore rencontrer d’autres cinéastes et discuter avec eux, parce que notre profession est rarement bien comprise par ceux qui ne réalisent pas de films. De mon côté, j’ai réclamé l’aide de gens comme J.J. Abrams, Alfonso Cuarón, Alejandro González Iñárritu, James Cameron et Michael Mann, parce qu’un regard extérieur peut déceler beaucoup plus facilement ce qui ne fonctionne pas ! »

Le retour rapide d’une tradition

PHOTO FOURNIE PAR SONY PICTURES CLASSICS

Anthony Hopkins a remporté l’an dernier l’Oscar du meilleur acteur grâce à sa performance dans The Father, film écrit et réalisé par Florian Zeller.

L’an dernier, en pleine pandémie, l’Académie avait décidé de terminer la soirée en attribuant l’Oscar du meilleur acteur. L’idée était probablement de finir la cérémonie en hommage à Chadwick Boseman, établi favori pour remporter la statuette dorée à titre posthume grâce à sa performance dans Ma Rainey’s Black Bottom, réalisation de George C. Wolfe. Or le gala s’était terminé en queue de poisson avec la victoire plus inattendue d’Anthony Hopkins, remarquable dans The Father, un film de Florian Zeller. L’acteur gallois, retenu chez lui, n’était même pas en liaison avec Los Angeles parce que l’Académie n’avait rien prévu sur le plan logistique. Un peu plus tôt cette semaine, le producteur Will Packer a promis qu’on ne referait pas la même erreur et que, fidèle à la tradition, le dernier trophée de la soirée serait décerné au meilleur film de l’année. Animée par Regina Hall, Amy Schumer et Wanda Sykes, la 94e Soirée des Oscars sera diffusée dimanche, à 20 h, au réseau CTV, lequel relaie le signal du réseau américain ABC.