Avant la première montréalaise, la tournée promotionnelle québécoise et la sortie en salle, l’équipe du film Au revoir le bonheur, de Ken Scott, est allée en faire la présentation mercredi aux Îles-de-la-Madeleine, là où le tournage a eu lieu à l’automne 2020. La Presse était du voyage. Compte rendu.

Tout juste avant 19 h, ils sont entrés dans le hall bondé du cinéma Cyrco et ont été accueillis par des youppi !, vivas !, hourras !, les flashs des caméras, des tonnes de sourires et sans doute quelques larmes.

Dans le petit théâtre Cyrco à Cap-aux-Meules, le film Au revoir le bonheur était attendu et plus que bienvenu. Tout comme ses artisans, nombreux et généreux à avoir fait le voyage depuis Montréal plus tôt dans la journée pour présenter en grande première le film tourné il y a un peu plus d’un an dans leur coin de pays.

Plusieurs enfants qui ont eu de petits rôles ou fait de la figuration dans le film sont allés saluer les Antoine Bertrand, Louis Morissette, Patrice Robitaille, Charlotte Aubin, Marilyse Bourke et Elizabeth Duperré, trop heureux de les retrouver.

Tom Gaudet, un enfant de 11 ans qui incarnait Thomas (joué par Antoine Bertrand) plus jeune, était bien heureux de le retrouver et de se faire prendre en photo avec lui. Tout comme Léo Verdier, 10 ans, qui jouait Maxime, le fils unique de Thomas.

  • Le réalisateur Ken Scott a visité les Îles-de-la-Madeleine pour la première fois au moment du tournage de son film en octobre 2020. Il a tellement aimé l’endroit qu’il y est retourné en vacances avec sa famille l’été dernier.

    PHOTO ANDRÉ DUCHESNE, LA PRESSE

    Le réalisateur Ken Scott a visité les Îles-de-la-Madeleine pour la première fois au moment du tournage de son film en octobre 2020. Il a tellement aimé l’endroit qu’il y est retourné en vacances avec sa famille l’été dernier.

  • Charlotte Aubin

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    Charlotte Aubin

  • Patrice Robitaille incarne William, un des quatre frères de retour aux Îles. Son personnage est celui d’un écrivain tourmenté dont l’inspiration reviendra soudainement.

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    Patrice Robitaille incarne William, un des quatre frères de retour aux Îles. Son personnage est celui d’un écrivain tourmenté dont l’inspiration reviendra soudainement.

  • Le producteur Christian Larouche, des Films Opale. Il a amené une centaine de personnes travailler sur le tournage, en plus d’embaucher quelque 200 Madelinots.

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    Le producteur Christian Larouche, des Films Opale. Il a amené une centaine de personnes travailler sur le tournage, en plus d’embaucher quelque 200 Madelinots.

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« Léo a tourné 22 jours. Il a eu un gros automne, dit fièrement son père Philippe Verdier, du Havre-Aubert. Il a même effectué une grosse cascade. Moi aussi, j’ai joué dans le film. J’ai eu deux figurations et un petit rôle. En plus, je travaillais avec l’équipe technique. »

Prenant la parole avant la présentation, le producteur Christian Larouche a déclaré à quel point il trouvait important de tenir la première aux Îles.

Nous y avons eu tellement de plaisir. Les gens ne voulaient pas partir.

— Christian Larouche, producteur d’Au revoir le bonheur

En entrevue plus tôt dans la journée, Ken Scott a indiqué à La Presse que ce tournage avait été pour lui l’occasion d’un premier voyage aux Îles. Il a tellement aimé qu’il est revenu l’été dernier en vacances familiales.

« En ces temps de pandémie, il est plus important que jamais de faire entendre nos voix. Que des Québécois et Québécoises tournent des films sur des gens d’ici », a-t-il aussi déclaré.

  • Antoine Bertrand, Charlotte Aubin et Ken Scott de passage à l’émission De long en large, animée par Pierre Aucoin (de face) et Stéphane Arseneau, à droite de Ken Scott.

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    Antoine Bertrand, Charlotte Aubin et Ken Scott de passage à l’émission De long en large, animée par Pierre Aucoin (de face) et Stéphane Arseneau, à droite de Ken Scott.

  • Antoine Bertrand, qui joue Thomas dans Au revoir le bonheur, a eu la joie de retrouver Tom Gaudet, un des enfants qui incarnent son personnage en bas âge.

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    Antoine Bertrand, qui joue Thomas dans Au revoir le bonheur, a eu la joie de retrouver Tom Gaudet, un des enfants qui incarnent son personnage en bas âge.

  • Laurent Martinet, 11 ans, avec Louis Morissette, qu’il a incarné dans la version enfant du personnage de Charles-Alexandre.

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    Laurent Martinet, 11 ans, avec Louis Morissette, qu’il a incarné dans la version enfant du personnage de Charles-Alexandre.

  • Au cinéma Cyrco, l’équipe a invité les enfants ayant été choisi aux Îles pour jouer dans le film à se joindre à elle.

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    Au cinéma Cyrco, l’équipe a invité les enfants ayant été choisi aux Îles pour jouer dans le film à se joindre à elle.

  • Ken Scott et Christian Larouche s’adressent aux spectateurs avant la projection.

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    Ken Scott et Christian Larouche s’adressent aux spectateurs avant la projection.

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Quatre frères, un deuil

Au revoir le bonheur raconte l’histoire de quatre frères, Thomas (Antoine Bertrand), William (Patrice Robitaille), Charles-Alexandre (Louis Morissette) et Nicolas (François Arnaud), qui, à la suite de la mort de leur père, apportent ses cendres aux Îles-de-la-Madeleine pour un dernier voyage en famille. Mais lorsque Nicolas égare la précieuse urne, le voyage prend une autre tournure. D’autant que Charles-Alexandre, l’homme d’affaires de la famille, désire vendre la maison, ce qui crée des divisions.

À l’exception de François Arnaud, retenu par un tournage à l’étranger, tous les acteurs principaux ont fait le voyage. En plus de Ken Scott et Christian Larouche, quelques autres membres de l’équipe de production étaient aussi sur place.

L’ambiance bon enfant de cette journée a commencé dès l’arrivée des voyageurs à l’aéroport de Saint-Hubert, notamment lorsqu’on a appris que Louis Morissette avait fait une crevaison en route. Ça s’est poursuivi dans l’avion et à l’arrivée aux Îles-de-la-Madeleine.

Dès sa descente du petit aéronef à l’aéroport de Havre-aux-Maisons, Antoine Bertrand s’est précipité vers le comptoir de l’Agence de location des Îles et a déposé un plat Tupperware sous les yeux de la directrice générale Odette Cormier. Cette dernière a éclaté de rire avant de le prendre dans ses bras.

« Trois fois, pendant le tournage, Odette m’a donné du sucre à la crème », raconte le comédien.

Il reprendra l’anecdote quelques heures plus tard à l’émission De long en large, animée par Pierre Aucoin et Stéphane Arseneau sur les ondes de la radio CFIM 92,7. « J’ai été accueilli avec les clés de la voiture de location et un pot de sucre à la crème. Il y a pire que ça », a-t-il lancé sur les ondes.

Le réalisateur Ken Scott et la comédienne Charlotte Aubin participaient à cette entrevue d’une demi-heure. « Je suis tombée en amour, avec les Îles-de-la-Madeleine, a notamment déclaré Charlotte Aubin, qui elle aussi a fait son premier voyage aux Îles pour le tournage. Et c’est le fun de revenir sur les lieux du crime pour lancer notre tournée de promotion. Ça va à nouveau souder la gang. »

Entre deux salves d’entrevues, Pierre Aucoin a surpris ses invités en leur faisant déguster un dessert typiquement madelinien : la tarte à la sauterelle commandée au restaurant Le patio, à Cap-aux-Meules. Un mets bien léger fait, si nous avons bien compris, de guimauves, de biscuits Oreo et de crème de menthe. La couleur verte de la liqueur qui rappelle celle de l’insecte constitue l’élément le plus exotique…

Ken Scott ne s’en cache pas : le film devait au départ être tourné en Provence. La pandémie de coronavirus a changé les plans. Le réalisateur ne le regrette pas.

Les Îles-de-la-Madeleine se démarquent par une ambiance avec d’innombrables lieux exceptionnels. Parfois, tu tournes à un endroit qui compte quelques lieux d’exception. Mais ici, ils le sont tous ! Il y a quelque chose de mystique que je recherchais pour raconter une histoire.

Ken Scott

Joint par La Presse la veille de cette visite, le maire Jonathan Lapierre, qui ne pouvait assister à la soirée, a évoqué une « équipe de production très respectueuse » tout au long de sa présence aux Îles. « Le projet a suscité une petite crainte, car ça se passait en pleine COVID-19, mais très vite, ils nous ont mis en confiance en nous faisant un topo de leur projet et en expliquant tous leurs besoins. »

La production a également recruté plus de 200 Madelinots, que ce soit pour de petits rôles, de la figuration ou du travail technique.

« Les retombées ont été très importantes, dit le maire Lapierre. Et je crois que le cinéphile découvrira dans ce film les Îles sous la lentille d’un réalisateur qui ne cherche pas la carte postale. »

Au revoir le bonheur sort en salle le 17 décembre. Les frais de ce reportage ont été payés par Les films Opale.