Enfantin, le nouveau film de La Pat’ Patrouille ? Certes. Mais ne vous fiez pas aux apparences : la production de ce film d’une heure et demie a mobilisé pendant deux ans plus de 300 travailleurs hyperspécialisés.

Même si la série La Pat’ Patrouille (PAW Patrol dans sa version originale) s’adresse à un public de 4 ans et plus, il ne faudrait pas sous-estimer son importance culturelle et financière. L’émission d’origine torontoise est devenue, depuis son lancement en 2013, l’une des franchises jeunesse les plus connues dans le monde.

Les parents qui ont des enfants à la maison ont ainsi de bonnes chances de connaître le concept de l’émission : six chiots, dotés de superpouvoirs et capables de parler, qui sauvent avec l’aide de leur maître leurs concitoyens de petites catastrophes.

Par rapport aux épisodes de la série, qui durent habituellement une quinzaine de minutes, le film propose une intrigue beaucoup plus complexe. « Il s’adresse à des enfants un peu plus vieux, qui ont grandi avec la série et qui sont maintenant capables d’aller au cinéma pour apprécier un film », dit Laurence Vacher, qui a dirigé la production. Les réalisateurs ont pensé à inclure des blagues pour un public adulte, sachant que beaucoup de parents viendraient voir le film avec leur marmaille. « Il y a des blagues qui m’ont vraiment fait rire », dit en riant Guillermo Dupinet, superviseur à l’animation.

La patrouille débarque à Adventure City

Dans le nouveau film, les chiots de La Pat’ Patrouille se transportent dans une ville nommée Adventure City, et rappelant drôlement New York, pour sauver ses citadins des dérives d’un maire quelque peu mégalomane. Entouré de chatons et détestant les chiots, ce politicien sans scrupule veut défier la nature en installant au-dessus de la ville une machine plutôt instable et capable d’aspirer les nuages, afin qu’il fasse toujours soleil. Une idée qui, sans surprise, finit par mal tourner. Au-delà de cette fable environnementale, le film a des visées pédagogiques claires, survolant des thèmes comme la santé mentale, le leadership et le courage.

En passant du petit au grand écran, les créateurs de la franchise ont tenu à considérablement améliorer la qualité graphique. « Un film, c’est l’équivalent de quatre ou cinq épisodes avec une histoire développée », explique Nicolas Delval, directeur du studio qui a réalisé l’animation du film.

Pour que les enfants réussissent à suivre, c’est mieux d’avoir de meilleures animations.

Nicolas Delval, directeur du studio Mikros

L’anatomie des chiots, par exemple, a été complètement repensée pour qu’ils bougent de manière plus crédible. Une équipe s’est même spécifiquement attelée à rendre réaliste leur pelage, l’un des détails techniques les plus difficiles à réaliser dans le monde de l’animation en images de synthèse. Il a quand même fallu s’assurer que les héros restent bien reconnaissables.

Toute l’animation a été réalisée à Montréal par les studios français Mikros. Au total, près de 340 artisans ont travaillé pendant deux ans pour donner vie au scénario. « Même si l’on parle d’un produit artistique, il faut imaginer une chaîne de fabrication comme si on faisait des voitures. Il y a des artistes qui vont fabriquer les personnages et les décors, ensuite des animateurs qui vont les faire bouger, et finalement d’autres artistes qui vont polir le tout, rajouter des textures et des éclairages pour que ce soit joli », explique Nicolas Delval, directeur du studio.