La Cinémathèque française maintiendra sa grande rétrospective de l'oeuvre du réalisateur Roman Polanski malgré les protestations de mouvements féministes.

La Cinémathèque a indiqué mercredi que les appels à l'annulation des séances, en présence du réalisateur, ne sont venus qu'au cours des derniers jours, lorsque les allégations d'inconduite sexuelle visant le puissant producteur hollywoodien Harvey Weinstein ont pris de l'ampleur.

La Cinémathèque précise que la programmation, qui s'amorce lundi, ne sera pas modifiée. L'institution, présidée par le réalisateur Costa-Gavras, soutient que son rôle n'est pas de juger ni de censurer.

Roman Polanski a plaidé coupable aux États-Unis, dans les années 1970, à l'accusation d'avoir eu une relation sexuelle avec une adolescente de 13 ans, à qui il avait donné du champagne et des sédatifs. Le réalisateur d'origine polonaise a réussi à fuir les États-Unis avant de purger sa peine, et il vit principalement en France depuis.

Au début de cette année, devant les pressions des mouvements féministes, les organisateurs de la cérémonie des César avaient dû renoncer à lui confier la présidence d'honneur de la grande fête de l'industrie cinématographique française.