Un astéroïde entrera en collision avec la Terre dans 21 jours. Ce sera la fin du monde. Ce n’est pas une prédiction, mais un fait. Comment monsieur et madame Tout-le-Monde, ceux qui n’ont pas les responsabilités d’un président ni d’armée à diriger, réagiraient-ils?



C’est l’idée que Lorene Scafaria voulait exploiter quand elle s’est mise à l’écriture, puis à la réalisation, de Seeking a Friend for the End of the World.

Toutes ces «bulles», dans lesquelles elle nous présente des survivalistes (menés par Derek Luke) installés dans un bunker, un camionneur qui a décidé qu’il ne laissait pas sa mort entre les mains de la fatalité (William Petersen), un policier qui fait du zèle pendant que s’égrènent les derniers jours de la civilisation (Bob Stephenson), ainsi que des bandes de lunatiques qui se soulent de fêtes et d’autres substances, sont très bien écrites, parfois ironiques ou grinçantes d’humour doux-amer, toujours bien interprétées et adroitement réalisées. Bref, en général, elles sont réussies.

Le bât blesse malheureusement dans la trame principale du récit – donc le fil qui relie les bulles en question. Ce n’est pas un détail sans importance. On ne croit tout simplement pas à l’attirance pouvant exister, même en temps de fin du monde, entre Dodge et Penny, interprétés par Steve Carell (en mode plus grave qu’à l’accoutumée, mais très convaincant et attachant) et Keira Knightley (dont le jeu «comique et léger», surtout dans le premier acte, est trop forcé).

Dodge est un vendeur d’assurances que sa femme (une apparition de Nancy Carell, la femme de l’acteur, joli clin d’œil) vient de planter là. Penny est sa voisine, une Anglaise bohème qui rompt avec son petit ami (Adam Brody). Ils ont beau demeurer dans le même immeuble, ils ne se sont jamais parlé. Mais l’approche de la mort va les rapprocher: il veut retrouver son amour de jeunesse, tandis qu’elle veut s’envoler pour l’Angleterre afin de passer ses derniers jours avec sa famille. Ils prennent la route ensemble. L’amitié bizarre qui les unit, plausible, se transforme alors, tranquillement, en autre chose. Plus fort, mais malheureusement peu crédible.

Ajoutons à cela une apparition-surprise vers la toute fin, qui vient ajouter une couche de tristesse non nécessaire sur les épaules de Dodge, et une pirouette finale romantico-gnangnan: Seeking a Friend for the End of the World laisse un arrière-goût de rendez-vous manqué.

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* * 1/2


SEEKING A FRIEND FOR THE END OF THE WORLD (V.F.: RECHERCHE AMI POUR PARTAGER FIN DU MONDE). Comédie dramatique de Lorene Scafaria. Avec Steve Carell, Keira Knightley, William Petersen. 1 h 41.