Des costauds à gros biceps assortis de "pitounes" clinquantes, qui s'amusent à faire des shows de boucane au volant de voitures modifiées. L'image véhiculée par les films The Fast and the Furious est celle que l'on avait de la drift...

C'était avant de passer quelques heures avec Carl Nadeau, pilote de drift qui offre depuis peu de former le profane aux secrets de cette technique complexe, grisante à souhait, mais qui permet aussi d'améliorer sa conduite de tous les jours.

L'Académie de drift Carl Nadeau offre une formation d'une journée au circuit ICAR, à Mirabel, avec un programme de théorie en classe et des séances en piste, d'abord sur un anneau de dérapage et ensuite sur une partie du circuit.

Pour notre part, nous avons eu droit à un amuse-gueule de 90 minutes, dont une heure sur l'anneau de dérapage, bien assez pour s'éclater mais trop peu pour réussir à contrôler deux dérapages consécutifs.

Parce que les techniques enseignées sont très difficiles à maîtriser. Tirer fort et sec sur le frein à main en appuyant à fond sur l'embrayage, laisser aller le volant juste assez pour laisser les roues suivre naturellement la trajectoire, le reprendre en contrôlant du bout des doigts et doser l'accélérateur pour garder le rythme de dérapage; il faut faire tout ça à tout coup pour bien réussir sa manoeuvre. Franchement pas facile, et ce n'est que l'une des premières techniques enseignées.

Carl Nadeau se veut toutefois rassurant; tout ça devient beaucoup plus intuitif au bout d'une journée complète de formation.

Un bel atout au quotidien

Bien que l'on enchaîne les dérapages ratés, nos quelques succès permettent de prendre conscience de la dimension pédagogique de la formation offerte par Carl Nadeau. Savoir maîtriser un dérapage peut être un atout important dans la vie de tous les jours. «Quelqu'un qui a une formation en sport automobile va acquérir le réflexe de déterminer l'endroit où sortir d'impasse, explique le pilote. Et si on a suivi un cours de drift, on va avoir les notions de base pour garder la maîtrise de la voiture en sachant doser l'accélérateur pour empêcher le tête-à-queue, ce qui peut faire la différence entre avoir des sueurs froides ou passer six mois à l'hôpital.»



Cela peut aussi permettre de rassurer certains automobilistes. «C'est le cas de conducteurs qui se sont gâtés en s'achetant une Corvette ou une Challenger SRT8 et qui se disent: «Ça va bien, je me suis acheté une machine de 500 forces, mais j'ai la chienne de la conduire», illustre Carl Nadeau. Ces gens-là, il faut les aider. La dernière chose que l'on veut, c'est qu'ils dérapent sur une flaque d'eau au risque d'endommager leur bolide et de se blesser sérieusement.»

Au-delà de tout, le but de l'Académie de drift Carl Nadeau est bien entendu de permettre aux amateurs de venir s'éclater dans un environnement sécuritaire et encadré. «Il n'y a pas un gars qui est insensible à mettre une auto de travers et faire un peu de boucane, soutient Carl Nadeau en riant. Nous, ce que l'on dit, c'est n'allez pas faire ça dans la rue, mais faites-le sur la piste. Non seulement on va vous encourager et vous aider, mais on va aussi vous donner les trucs pour mieux le faire.»

Pour plus de détails: www.driftschool.ca/fr

Photo: Martin Chamberland, La Presse