De Montréal à Dakar en passant par Pékin et Paris, il y a bien des points communs entre les chauffeurs de taxi de notre planète. La plupart ont un travail harassant. Ils sont loin de rouler sur l'or. Et dans la plupart des pays, les gens se plaignent de leurs taxis. Tour d'horizon d'un métier hors du commun.

«Sur 14 121 taxis recensés à Dakar, seuls 85 ont moins de cinq ans. Le parc de taxis de la capitale sénégalaise est extrêmement vieux, avec une nette prépondérance de véhicules âgés de plus de 15 ans», peut-on lire dans le quotidien Le Soleil de Dakar.

 

Plus de 4000 véhicules roulent depuis plus de 20 ans. Le journaliste du Soleil explique que le pays manque d'une grille de critères pour accorder les permis d'exercer aux chauffeurs de taxi. Au Sénégal comme dans beaucoup de pays d'Afrique, n'importe qui peut exercer le métier. Tout cela sans compter la féroce concurrence que se livrent taxis et vélos-taxis. Mondialisation oblige, une usine iranienne pourrait construire des taxis Renault 19 au Sénégal.

En Ouganda, les taxis sont souvent collectifs. Ils s'appellent des Matatus. Ces minibus Toyota, prévus pour sept personnes, en transportent facilement le double. Lors des orages tropicaux et alors que les essuie-glaces sont souvent en panne, les chauffeurs sont capables de rouler pied au plancher, sans aucune visibilité. Ils s'en remettent aux dieux des chauffeurs de taxi. Le prix de la course est fixé en fonction de l'allure du client.

En Turquie, la situation est similaire. Le site Internet istanbulguide.net met en garde: «Si vous devez avoir un mauvais souvenir d'Istanbul, il y a une chance sur deux qu'un taxi en soit la cause.»

Dans un tel contexte, le bon mot de l'écrivain Paul Reboux n'a jamais été autant d'actualité: «Ne courez jamais après une femme ou un taxi. Il en passera d'autres.»

À l'autre bout de la planète, en Chine, l'agence Chine nouvelle annonçait récemment que le prix des courses allait augmenter à Pékin pour passer de 20 cents à 25 cents le kilomètre. En Chine, les trois premiers kilomètres de course sont à un prix fixe de 1,25$. Pékin, dont la population n'est pas supérieure à celle de Paris, compte au moins quatre fois plus de taxis. Il y a dans la capitale chinoise 66 000 taxis et plus de 100 000 chauffeurs.

Chez nos voisins du sud, à New York, le prix d'une course commence à 2,50$ et progresse de 40 cents par kilomètre.

Chez nos cousins français, si les voitures sont généralement d'excellente qualité, les chauffeurs sont parfois tout simplement odieux. Le record de l'impolitesse dans l'Hexagone revient probablement aux chauffeurs parisiens, que beaucoup de Français associent à une mafia, fortement protégée par l'État. À la fin du mois de septembre dernier, le président Nicolas Sarkozy a promis de lutter contre ce qu'il a appelé «les rentes de situation que rien ne justifie».

Tout avait pourtant bien commencé à Paris. Comme le rappelle le site Taxi-Passion, les premiers taxis à moteur sont apparus en 1898. C'étaient alors des fiacres électriques. Ont suivi les Renault AG1 (les taxis de la Marne), les Citroën B14, les Traction et les DS21.

Au Québec et notamment à Montréal, la situation s'est de beaucoup améliorée et le parc de taxis a rajeuni - à la fin des années 90, près d'un tiers des taxis avaient plus de 10 ans.

Particulièrement instructif, le site web Bossons futé recense la liste des risques du métier de taxi: cancer dû à la fumée, exposition aux variations climatiques, pollution atmosphérique, fatigue musculaire... Pire, le site taxi-library.org recense les chauffeurs de taxi assassinés un peu partout dans le monde. Une liste qui fait froid dans le dos et dans laquelle on retrouve malheureusement plusieurs meurtres commis au Québec.