«Comme le parc des motocyclettes au Québec date de 10 à 15 ans, plusieurs vont payer plus cher annuellement en immatriculation que la valeur de leur moto», ironise Normand Noiseux, porte-parole du Comité d'action politique motocycliste (CAPM).

«Comme le parc des motocyclettes au Québec date de 10 à 15 ans, plusieurs vont payer plus cher annuellement en immatriculation que la valeur de leur moto», ironise Normand Noiseux, porte-parole du Comité d'action politique motocycliste (CAPM).

Chaque année, le groupe organise une manifestation pour défendre les droits des adeptes des cylindrées à deux roues. «C'est définitivement le combat le plus important de notre histoire. Ça atteint directement la capacité des personnes à choisir d'avoir une moto. On veut graduellement faire disparaître la moto», craint M. Noiseux.

Les frais d'immatriculation pour une moto sport quadrupleront d'ici 2010, passant de 320 $ à 1410 $. Pour les motocyclettes régulières, les tarifs doubleront, passant de 320 $ à 627 $. Pendant la même période, le coût pour l'immatriculation d'une voiture passera de 255 $ à 262 $.

La Société d'assurance automobile du Québec a décrété en août dernier ces augmentations pour redresser la situation financière de son fonds d'indemnisation. Et comme les 130 000 motocyclistes québécois sont deux fois plus susceptibles d'être victimes d'un accident, ceux-ci épongent le gros de la facture.

En 2006, 55 motocyclistes sont décédés sur les routes du Québec, soit 4,2 décès par 10 000 motocyclettes. La même année, les voitures ont été responsables de 505 décès, soit 1,2 décès par 10 000 véhicules. «Lors d'un accident, l'automobiliste va avoir une bosse sur sa voiture, mais le motocycliste va être paralysé pour la vie», souligne M. Noiseux pour expliquer le plus grand nombre de victimes à deux roues.

Ces statistiques soulignent la vulnérabilité des motocyclistes, non pas leur conduite, soutient M. Noiseux, qui assimile les motocyclistes aux piétons et aux cyclistes. «Est-ce qu'on va commencer à faire payer les personnes vulnérables parce qu'ils coûtent plus cher au système de santé ?»