Si l'on fait fi des Tribute et Série B qui relèvent d'une conception "fordienne", personne ne contestera le fait qu'il y a des gènes bien particuliers qui sommeillent dans le métabolisme des Mazda.

Prenez le CX-7 par exemple. Dès son arrivée, ce véhicule a suscité l'appétence du consommateur avec son design détonant et son comportement dynamique. Mais l'enthousiasme a été de courte durée. Le prix de revient (à l'achat comme à la pompe) a eu l'effet de refroidir les ventes de ce modèle. Pour preuve, au cours des six premiers mois de l'année 2008, un repli de près 30% a été enregistré par rapport à la même période un an plus tôt.

Consciente de la situation, la direction de Mazda corrige son tir pour 2009. D'abord, en abaissant le prix. Ainsi, par exemple, le coût d'une GS à roues avant motrices 2009 est de 29 995$ contre 32 095$ à pareille date l'an dernier.

La deuxième initiative, menée de concert avec les motoristes, a été de procéder à certaines modifications (hélas impossible à exécuter sur les modèles antérieurs) visant à permettre au moteur quatre-cylindres de 2,3 litres suralimenté par turbocompresseur d'ingurgiter de l'essence ordinaire, même si l'usage du super demeure recommandé pour profiter pleinement de toute la puissance. Et autre conséquence de ce bricolage d'ingénieurs, la version tractée (roues avant motrices) annonce une consommation légèrement inférieure sur route que par le passé. La version dotée du rouage intégral, le modèle essayé, consomme autant, c'est-à-dire au rythme de 11,6 L/100 km, selon nos mesures.

Chez Mazda, on estime que ces changements permettront sans doute de repositionner ce véhicule sur l'écran radar des consommateurs. Sans doute, mais à la condition de faire fi de certains autres désagréments que la marque ne veut ou ne peut hélas! corriger.

Impossible de tracter

On pense, par exemple, à l'interdiction de tracter une charge, si minime soit-elle ou encore à la qualité quelconque des matériaux qui habillent l'habitacle. Par chance, pour nous distraire, il y a le tableau de bord à deux étages coiffé d'une casquette horizontale à affichage numérique central, le volant trois branches et les cadrans style moto qui apportent une note sportive. L'emploi minimal de l'aluminium au profit d'une chic (et salissante) laque noire apporte un vent frais au décor. La position de conduite s'accommode d'un volant qui n'est réglable qu'en hauteur et d'une assise dépourvue de maintien latéral. À l'avant, le sentiment d'espace est réel, mais les rangements sont peu nombreux. Guère exceptionnelle, l'accessibilité aux places arrière ne pose pas de problèmes particuliers, mais le dessin des sièges n'est adapté qu'à deux personnes, la place centrale étant très étroite. En revanche, le coffre offre un volume correct qu'il est possible d'accroître en basculant en tout ou en partie les dossiers de sièges.

Patchwork d'éléments des Mazda 3 et 5, le châssis révèle un comportement sain, très neutre, sans trop de roulis, qui permet d'envisager les parcours sinueux sans trop appréhension. En revanche, cette efficacité est obtenue au détriment du confort de la suspension. Seul choix, le quatre-cylindres turbo est apparu peu démonstratif. La puissance arrive très progressivement et la boîte lisse beaucoup les sensations. Voilà ce qu'est le CX7: une solution de rechange réussie aux berlines conventionnelles et qui permet de maintenant de rouler à meilleur prix. Êtes-vous preneur?