Membre des Backstreet Boys, AJ McLean est de passage à Montréal cette semaine. Le chanteur du populaire boys band ne fera toutefois pas monter les décibels au Centre Bell. S’il est en visite dans la métropole, c’est à titre d’animateur de The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful, téléréalité diffusée sur Paramount+qui prône la diversité corporelle et l’acceptation de soi. La Presse a parlé télévision, mode et musique avec celui qui sera également coproducteur de la prochaine saison.

Pourquoi avez-vous accepté d’animer The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful ?

J’ai parlé à la créatrice, [la Québécoise] Caroline Bernier, lors d’un appel Zoom et lorsqu’elle m’a expliqué l’ensemble du projet, j’ai dit : « OK, où est-ce que je signe ? » C’est incroyable. On a besoin d’émissions comme celle-ci, qui sont inspirantes, dans lesquelles on peut se reconnaître.

[Dans l’émission], ce sont des gens ordinaires qui s’efforcent de devenir la meilleure version d’eux-mêmes afin d’être le visage d’une marque. C’est une expérience qui change des vies. Presque comme une séance géante de thérapie de groupe.

C’est vraiment une émission de pur bonheur. On a besoin de plus de contenu comme celui-ci, qui montre à tout le monde que peu importe qui tu es, ta nationalité, ton genre, ton âge, tu peux être beau à l’intérieur comme à l’extérieur.

Vous dites que l’émission a le pouvoir de changer des vies. Comment a-t-elle changé la vôtre ?

Je pouvais dresser des parallèles entre moi et presque tous les participants, que ce soit sur le plan de l’intimidation, de la dysmorphie corporelle, d’abus de drogues ou d’alcool ou de problèmes de santé mentale. J’ai moi-même eu mes batailles au cours des 25 dernières années. [Dans un message publié sur Instagram lundi, le chanteur a souligné ses deux ans de sobriété. ]

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

AJ McLean

Lors d’une épreuve très émouvante de la saison 2, qu’on peut actuellement regarder sur Paramount+, les concurrents devaient livrer un message à l’adolescent qu’ils étaient. Que diriez-vous à AJ, âgé de 16 ans ?

Je me dirais beaucoup de choses. Aime-toi un peu plus et vis la vie à ta façon. Ne te bats pas contre elle. Quand ma carrière a commencé, ça a été si rapide. J’ai perdu un peu de vue la réalité pour un petit moment. Je n’ai pas pris le temps d’absorber tout ça, de me poser. Maintenant, à 45 ans, je le fais. Mais j’ai du rattrapage à faire.

En parlant de tournée : travaillez-vous sur de nouvelles chansons ?

J’ai de la musique solo qui sortira l’année prochaine. Et, oui, il y aura du nouveau matériel des Backstreet Boys… un jour. Actuellement, on prend une pause. On a tellement travaillé pendant les quatre dernières années [avec la tournée mondiale DNA et la sortie de leur album de Noël]. C’est une pause bien méritée.

The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful parle d’estime de soi et de mode. Quel est votre rapport avec la mode ?

Pour moi, la mode, c’est une autre forme d’expression. J’ai toujours été un fan de mode aussi loin que je me souvienne. J’ai toujours aimé expérimenter avec elle, essayer de nouvelles choses.

Je vais créer ma propre entreprise de vêtements qui sera lancée l’année prochaine. Ce sont des vêtements plutôt athlétiques. J’ai ce rêve aussi d’être à la New York Fashion Week, assis à l’avant et de voir des gens défiler avec mes vêtements. C’est un rêve que je caresse depuis 15 ans. Il n’est jamais trop tard pour commencer. J’espère que ça arrivera.

Est-ce qu’il y a un vêtement qui vous donne confiance en vous ?

Ce n’est pas un vêtement, mais je dirais mettre du vernis sur mes ongles et porter du maquillage. C’est une façon pour moi de m’exprimer. J’ai même une marque de produits de beauté, Ava Dean, qui a été inspirée par mes filles. C’est une ligne complète de cosmétiques, mais au début, il s’agissait seulement de vernis à ongles. Je porte du vernis à ongles depuis 25 ans. On voit plus d’hommes que jamais en porter. Ça fait maintenant partie de la pop culture.

Et pour ce qui est du maquillage, je ne mets pas d’ombre à paupières ou de fard à joues, mais du fond de teint, oui. Ça me permet de me sentir plus confiant en moi.

Les réponses ont été abrégées et condensées à des fins de clarté et de concision.

Redéfinir les critères de beauté

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Caroline Bernier

Créée par la productrice québécoise Caroline Bernier, The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful a pour objectif de redéfinir les critères de beauté de l’industrie de la mode. Celle qui a travaillé sur de grandes productions dont Miss Univers et Victoria’s Secret, a été très marquée par une histoire qu’a vécue son ami et photographe Adi Barkan. « Lors d’un casting, il y avait une jeune femme très mince et très blanche qui est entrée. […] Elle n’avait pas mangé et n’avait pas bu depuis quelques jours. […] Elle avait peur d’être grosse. Elle n’est pas seulement tombée sans connaissance dans ses bras, elle en est morte, sur place », raconte-t-elle, avec émotion. Ébranlée par ce terrible évènement, Caroline Bernier a senti le besoin de jouer un rôle pour déconstruire les critères de beauté. Dans The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful, 22 concurrents de partout dans le monde aux caractéristiques physiques très diversifiées compétitionnent pour devenir le visage d’une marque. Quelque 300 000 personnes ont déposé leur candidature pour participer à l’émission, dont la troisième saison sera tournée l’hiver prochain en Croatie. L’appel de candidatures pour la saison 4 est déjà en cours.

Consultez le site The Fashion Hero : A New Kind of Beautiful