Faire de l’électropop sans faire juste rétro, c’est possible : Le Couleur le prouve avec Comme dans un penthouse.

On ne peut pas écouter Autobahn, chanson du trio montréalais Le Couleur dévoilée au milieu du mois de juillet, sans penser à Kraftwerk. Autobahn, c’est aussi le titre d’une chanson et d’un album de ce groupe allemand emblématique du krautrock et de la musique électronique.

Il y a chez Le Couleur des sonorités qui renvoient à l’électro des années 1970, c’est vrai. Un fond de disco et de synth pop aussi. De pop à la française des années 1980 également (dans le spectre de Mylène Farmer). Ce qui ne signifie pas que le trio formé de Laurence Giroux-Do, Patrick Gosselin et Steeven Girouard se contente de faire du réchauffé.

Sa musique a beau être multiréférentielle (on souligne le clin d’œil à Jennifer Lopez dans Sentiments nouveaux), elle témoigne d’une sensibilité bien actuelle. Souvent moins rigides que la pop des années 1980, les chansons de Le Couleur dansent sur des grooves parfois souples (À la rencontre de Barbara) et ont parfois des idées de grandeurs un chouia prog (Penthouse).

Il y a quelque chose d’éminemment théâtral chez Le Couleur. De maniéré, aussi, mais ça fait partie du jeu. Les passages narrés rappellent de manière lointaine Handful of Snowdrops, rare groupe électropop d’ici, qui a publié des albums marquants, mais restés confidentiels, au tournant des années 1990. Il y a toutefois plus de couleur, justement, chez Le Couleur qui, malgré des ambiances un peu « gristounettes », donne envie de danser.

Extrait de Sentiments nouveaux

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Comme dans un penthouse

Synthpop

Comme dans un penthouse

Le Couleur

Lisbonlux Records

6/10