Depuis près de 20 ans, Albin de la Simone mène une carrière prolifique d’auteur-compositeur-interprète – cinq albums studio depuis 2003. Mais bloqué dans son inspiration par la pandémie, celui qui a travaillé tant comme réalisateur auprès de Pierre Lapointe que comme musicien avec Vanessa Paradis a décidé après des mois de silence de faire un album instrumental, réalisé en quelques jours au printemps 2021.

Seul en studio, entouré d’instruments – piano, synthés de toutes sortes, guitares – et soutenu seulement par un ingénieur de son et deux assistants, Albin de la Simone a créé les 11 pièces de Happy End en choisissant un peu au hasard leur instrumentation, notamment ici le son d’une balle de ping-pong qui rebondit, là celui d’un plancher qui craque ou des marteaux d’un piano.

Malgré l’abondance de choix, rien de surchargé dans cet album mélancolique mais lumineux aux mélodies extrêmement fortes – on n’écrit pas comme ça des chansons pendant 20 ans sans avoir ce sens très aiguisé.

L’improvisation a à l’évidence été source de liberté pour le musicien et le résultat est aérien et plein de vie, rappelant le travail d’un Jean-Michel Blais ici – la première pièce ne s’appelle pas Soleil pour rien.

On est bien dans l’univers créé par Albin de la Simone, espèce de cocon rassurant et ludique, léger dans le pseudo-western de Merveille, rebondissant dans Il pleut, chaud comme de la samba dans Californie, la mélodie à nu dans sa plus simple expression dans Le chalet, porté par l’espoir sur Un ami. En voilà un qui sait raconter des histoires, même sans paroles, et Happy End, album qui respire et qui adoucit, porte vraiment bien son nom en étant une source de joie et d’apaisement d’un bout à l’autre.

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Happy End

Instrumental

Happy End

Albin de la Simone

Tôt ou tard

8/10