Le conseil américain des redevances pour droits d'auteurs (CRB) a relevé le montant dont devront s'acquitter, pour chaque morceau de musique diffusé, les stations de radios traditionnelles et les radios internet sans abonnement payant, en premier lieu le géant Pandora.

À compter du 1er janvier 2016, le tarif sera désormais de 17 cents pour 100 morceaux diffusés, soit une hausse de 21% par rapport aux 14 cents appliqués jusqu'ici, selon un document du Copyright Royalty Board (CRB) publié mercredi.

Pour les radios avec abonnement payant, les prix ont, en revanche, été légèrement revus à la baisse, de 23 à 22 cents, a indiqué le CRB, qui dépend de la Librairie du Congrès américain.

La décision concerne tout particulièrement les géants de la radio sur internet, notamment le premier d'entre eux, Pandora, qui revendiquait, fin octobre, 78,1 millions d'«auditeurs actifs».

La majeure partie de ses abonnés le sont au service gratuit, qui inclut de la publicité. Un calcul effectué par l'AFP sur la base des chiffres diffusés mercredi dans un communiqué aboutit au chiffre de 88% d'auditeurs utilisant le service gratuit.

La nouvelle a été bien accueillie par les marchés, le titre Pandora Media s'envolant d'environ 20% dans les échanges électroniques après clôture de la Bourse de New York.

Pandora a indiqué, dans un communiqué, que ce changement induirait un relèvement de 15% du prix moyen payé par diffusion sur la base des chiffres 2015.

Si les tarifs ont bien été revus à la hausse pour les services gratuits, ils se situent très en-deçà des 25 cents qu'avait réclamé SoundExchange, l'organisme de collecte des royalties créé par les principaux labels.

Le CRB, qui devait se déterminer pour la période allant de 2016 à 2020, n'a fixé de tarifs que pour la première année. Il les fera évoluer en fonction de plusieurs facteurs, l'indice des prix notamment, a-t-il indiqué.

«C'est un tarif équilibré avec lequel nous pouvons travailler et croître», a commenté le directeur général de Pandora, Brian McAndrews, dans un communiqué.

«Cette décision offre de la visibilité à Pandora et à l'industrie de la musique», a-t-il ajouté.

«Nous pensons que (ces tarifs) ne reflètent pas le prix de marché de la musique et vont éroder la valeur de la musique dans notre économie», a, de son côté, réagi SoundExchange qui a dit «étudier toutes ses options», dans un communiqué.

Pandora et ses rivaux de la radio internet, notamment iHeartRadio ou AccuRadio, dépendent d'une autorité indépendante, le CRB, alors que les plateformes de diffusion sur internet comme Spotify, Apple Music, Deezer ou plus récemment YouTube Music négocient leurs tarifs directement avec les maisons de disque.

Pandora a présenté lundi une nouvelle fonctionnalité, «Thumbprint Radio», qui permet d'améliorer la personnalisation des choix musicaux, dans l'espoir de conserver ses utilisateurs face à une offre grandissante dans la musique à la demande.

Contrairement à la majorité des sites de streaming (flux sans téléchargement) comme Spotify, qui permettent à l'internaute de choisir directement les morceaux qu'il veut écouter, Pandora propose, en effet, seulement de choisir une station de radio parmi toutes celles mises à sa disposition.