Êtes-vous du genre à naviguer sur le web à partir de votre téléphone portable? Si oui, vous faites partie des 7,6 % de Québécois qu'on nomme désormais «mobinautes». À moins que vous ne vous informiez uniquement sur l'internet, auquel cas vous répondez à la définition de Netnewser (comme 13 % de la population).

Ces données, dévoilées hier, sont tirées de NETendances 2009, une étude qui recense l'utilisation de l'internet au Québec depuis 1999. Réalisé par la firme Léger Marketing pour le compte du Centre francophone d'information des organisations (CEFRIO), ce portrait est celui d'un Québec branché, mais surtout, de plus en plus mobile. Près des trois quarts des Québécois consultent l'internet à la maison, mais cette proportion stagne. Parallèlement, le nombre de téléphones intelligents, lui, progresse. Au cours de la dernière année, il a augmenté de 65 %, passant de 8 à 13 %.

Bien sûr, nous sommes encore loin des États-Unis, où un quart des Américains consultent les nouvelles sur leur téléphone portable, selon une étude du Pew Research Center. De ce nombre, près de la moitié «participent», c'est-à-dire qu'ils redistribuent l'information, envoient des images ou partagent des liens avec les membres de leur communauté virtuelle. Encore là, le Québec traîne un peu de l'arrière: moins d'un tiers des répondants à l'étude du CEFRIO ont visité les réseaux sociaux (Facebook, Linkedln, etc.) en 2009 et seulement 7,1 % disent avoir commenté dans les microblogues comme Twitter.

Mais il demeure que nos habitudes changent et que les jeunes, eux, sont pratiquement 100 % web. «Les entreprises vont devoir s'adapter et créer des sites qui se téléchargent rapidement pour rejoindre une clientèle mobile qui est en progression», note Najoua Kooli, directrice du projet au CEFRIO.

Autre donnée intéressante: un quart des Québécois écoute la radio ou regarde la télévision sur l'internet. On ne sait pas s'ils écoutent une radio locale ou étrangère, ou encore s'ils regardent une série québécoise ou américaine, mais le fait est qu'ils sont de plus en plus nombreux à tourner le dos à la programmation régulière à heure fixe.

Le succès instantané de TOU.TV (145 000 branchements la première semaine) confirme cette tendance, selon Mme Kooli. «Les gens veulent choisir l'heure à laquelle ils vont regarder leur émission préférée, ils veulent être en contrôle de leur horaire.»

Les données de NETendances sont également intéressantes du point de vue des médias d'information. Bien que la majorité de la population s'informe d'abord à la télévision (60 %), de plus en plus de gens se tournent vers le web (13 %) et ce, après la presse écrite (16 %), mais avant la radio (10 %). «Ce sont les 25-34 ans qui s'informent surtout sur le web, et ce phénomène ira en augmentant», dit Mme Kooli.

«J'ai 20 ans et, personnellement, je ne regarde jamais la télévision ou ne lis les journaux imprimés, écrit un internaute sur le blogue médias de Cyberpresse. Je m'informe exclusivement sur l'internet, regarde mes séries télévisées sur Megavideo et joue à des jeux vidéo sur Xbox Live (autrement dit, sur l'internet). Si je souhaite organiser une soirée, prendre des nouvelles d'un ami ou inviter des gens quelque part, c'est par Facebook ou Hotmail que ça se passe, pas par le téléphone. À l'université, je prends mes notes de cours sur mon ordinateur, télécharge les PowerPoint et les lectures à faire sur le site de l'université. Bref, je suis rarement séparé de mon ordinateur pour m'informer, me divertir et travailler. Et je suis loin d'être un cas isolé dans ma génération, croyez-moi...»

Voilà un bon indicateur de ce qui nous attend au cours des prochaines années. «On assiste à un véritable clivage générationnel, observe Najoua Kooli. Les jeunes sont totalement sur le web.» Une réalité qui se reflétera sans aucun doute dans l'étude NETendances de 2020.