Les cotisations syndicales imposées par l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) feront l’objet d’un nouveau vote, a tranché sa présidente, Suzanne Aubry.

Les retenues d’argent exigées, soit 2,5 % des revenus pour les membres et 5 % pour les non-membres, sont au cœur d’une controverse depuis la mi-décembre. Sur les réseaux sociaux, des auteurs ont accusé l’association d’agir sans concertation, en catimini.

Seuls 46 votants étaient présents à l’assemblée générale virtuelle du 20 juin dernier durant laquelle la teneur des cotisations a été entérinée. Pire encore, le courriel d’invitation et l’ordre du jour de la rencontre ne faisaient nullement mention du thème des « cotisations », a révélé Le Devoir jeudi matin.

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Avis de convocation à l’assemblée générale du 20 juin

Dans une lettre envoyée aux membres de l’UNEQ mercredi, que La Presse a pu consulter, la présidente conclut à une « erreur de procédure ».

[Une erreur de procédure] justifie la tenue d’une nouvelle assemblée générale, pendant laquelle un nouveau vote sera pris sur les cotisations syndicales. Je m’excuse sincèrement auprès des membres qui ont participé de bonne foi à [l’assemblée générale annuelle] du 20 juin.

Suzanne Aubry, présidente de l'UNEQ

C’est un membre qui aurait sollicité l’UNEQ la semaine dernière « pour soulever une irrégularité potentielle ». « Il soulignait le fait que l’ordre du jour, y compris la résolution sur l’instauration de cotisations syndicales, n’accompagnait pas l’avis de convocation, alors que nos statuts et règlements prévoient cette disposition », peut-on lire dans la lettre.

Mme Aubry explique ce manquement par le fait que « le projet de loi sur le statut de l’artiste était en cours d’examen à l’Assemblée nationale » lors de l’envoi des avis de convocation aux membres, en mai dernier.

Des changements majeurs

Depuis le 3 juin, les contrats de gré à gré entre les auteurs et les éditeurs prévoient un régime de négociations collectives obligatoires en vertu de la Loi sur le statut de l’artiste. L’UNEQ, dans son nouveau rôle syndical, représente tant les membres que les non-membres. Ces derniers n’ont toutefois pas de droit de vote, une source de frictions parmi d’autres.

En entrevue avec La Presse le 23 décembre, Suzanne Aubry, présidente du nouveau syndicat, appelait les auteurs à l’unité. « On veut négocier les meilleures pratiques, mais encore faut-il avoir les écrivaines et les écrivains unis derrière nous », plaidait-elle.

Les détails de la nouvelle assemblée générale doivent être communiqués autour du 17 janvier, à la suite d’une réunion du conseil d’administration. « Compte tenu du contexte actuel et dans un souci de transparence et de démocratie participative, l’assemblée sera programmée à une date qui permettra à celles et ceux qui le souhaitent de devenir membres et d’obtenir le droit de vote », conclut l’UNEQ dans sa lettre.