Yannick de Martino présente jusqu'à vendredi un beau petit spectacle à son image: jeune, frais et attachant.

Le nouveau spectacle de Yannick de Martino, Mon coloc comédien m'a aidé avec la mise en scène, ravit. On ne dira pas qu'il enchante puisque l'humoriste estime que le mot «enchanté» renvoie à une contrée à la Disney où les friandises poussent dans les arbres.

Son humour est justement un peu bonbon, mais pas trop sucré. Grand ado avec un côté féminin très fort, il se dit «câlineux» - «relaxe, dude, c'est une étreinte, y aura pas de pénétration».

Il aime donc le mot juste, le mot vrai. Son coloc comédien existe vraiment, dit-il. Il arrive donc sur scène avec un masque, un verre de vin et trois mots: intensité, mélancolie et propane.

Yannick de Martino ajoute, en fait, sa touche toute personnelle et bon enfant au genre de l'humour absurde.

Idéaliste refoulé aussi, il pense que la paix n'existe pas dans le monde parce que trop de gens l'ont souhaité à voix haute, alors que tous savent qu'un souhait se fait en silence.

Il se moque un peu de ses collègues aussi, dont Mario Jean qui lui aurait conseillé de faire des «jokes de pénis». De Martino estime, à juste titre, qu'un humoriste se «doit» d'être négatif de nos jours. Or, même s'il trouve une situation ou quelqu'un «rushant», lui-même ne se montre jamais assassin.

Tout ce qu'il arrive à détester, d'ailleurs, c'est la laitue. «Personne n'écoute un film en mangeant de la laitue», fait-il avec sa logique bien à lui. Il préfère réciter des poèmes déjantés sur le gâteau forêt-noire et la goberge.

Cet amateur de Star Wars et d'Indiana Jones a peur des bibittes de toutes sortes. «La nature a fait en sorte que les coquerelles soient hermaphrodites, note-t-il, parce qu'elles sont trop laides pour attirer quiconque.»

Dans le fond, c'est un grand sensible dont «la grand-mère est une personne morte». Il se demande pourquoi on le lui rappelle avec des signets qui viennent nuire à ses lectures.

«On ne verra jamais de frisbee avec la face d'une grand-mère morte et tu ne mettras jamais ta grand-mère morte en fond d'écran», conclut-il.

Il démonte enfin l'expression «au mauvais endroit au mauvais moment» avec sa manière de (dé)raisonner. Comme si ça arrivait «de se retrouver dans un cul-de-sac, reçu par des gens avec des cadeaux».

Sur la scène québécoise de l'humour, Yannick de Martino tombe plutôt bien. Au bel endroit et au beau moment.

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Mon coloc comédien... est présenté ce soir, à 19h, ainsi que le 31 juillet et le 1er août, à 20h30, aux Katacombes.