Ç'a beau être la mi-juin, Jérôme Couture et Marc Dupré attendaient le printemps et les braves qui étaient au rendez-vous opinaient du bonnet par ce samedi soir frisquet sur la grande Place des festivals.

Ce n'était pas le party espéré par Dupré en début de spectacle. L'ex-imitateur devenu chanteur populaire avait dit d'entrée à ce public d'un soir dont certains l'ont découvert comme coach à La Voix que s'ils avaient connu l'image depuis deux ans, ils allaient maintenant avoir droit au son.

Dupré a dans ses bagages quantité de chansons pop accrocheuses qui auraient sans doute fait leur effet Place des festivals par un temps un peu plus estival. Heureusement, il y avait devant lui des rangées de spectateurs enthousiastes dont une horde d'ados qui se sont précipités devant la scène quand la pluie a cessé une quarantaine de minutes avant le spectacle. C'est à ces inconditionnels de Dupré et de ses invités de La Voix que l'interprète masculin de l'année au dernier gala de l'ADISQ s'adressait quand il vantait ce public extraordinaire. Plus loin derrière, les cris de plaisir et d'encouragement s'éteignaient rapidement.

Dupré et ses cinq musiciens n'ont rien à se reprocher. Les airs connus de ses quatre albums s'enchaînaient sans temps mort et il y avait suffisamment d'énergie dans ces musiques pour contenter une foule de cette envergure. Sans doute les projections sur l'écran derrière la bande auraient-elles été plus appréciées si elles n'avaient pas été obstruées par les éclairages nerveux qui s'entrecroisaient devant, mais la perfection n'est pas de ce monde.

L'apparition d'Élie Dupuis, qu'avaient deviné les fans au pied de la scène n'a pas eu l'effet escompté. La version de Qui sait? du jeune chanteur et pianiste avait le mérite d'être plus rock mais elle ne jouait pas dans les mêmes ligues que celle de Daniel Lavoie.

Par contre, l'arrivée de Renee Wilkin et de Jérôme Couture a vraiment réchauffé l'ambiance. Wilkin qui se substitue à Céline Dion pour chanter Y'a pas de mots avec Dupré puis qui prend toute la place en interprétant Comment je te dirais, de Dupré, qui dans sa bouche prend une saveur gospel.

L'énergique jeune femme a ensuite joué à la choriste pour Jérôme Couture, accueilli par les cris de ses admiratrices. Très à l'aise sur une scène de cette envergure, il a balancé sa Goodbye Girl, puis Ce soir on danse à Naziland avec Dupré et Wilkin avant de se lancer avec son mentor dans la chanson qu'ils ont écrite en six minutes le soir de la finale de La Voix en 2013: Comme on attend le printemps.

Tout à coup, les spectateurs se sont mis à chanter et Dupré n'a eu aucune difficulté à les convaincre de reprendre avec lui son succès rassembleur Nous sommes les mêmes.