L'émission Les contemporains d'ARTV fait sortir de l'ombre six jeunes artistes visuels aux parcours très différents. Quatre d'entre eux nous parlent de cette expérience fort positive dans leur démarche respective.

La télévision fait parfois oeuvre utile. On ne parle pas d'émissions de service sur la santé ou la circulation. Pour une rare fois au petit écran, Les contemporains à ARTV aborde les arts visuels de façon originale avec un concours, qui n'en était pas vraiment un, entre six jeunes de la relève.

Les créations des six participants sont exposées en ce moment au Musée d'art contemporain. Elles résultent d'un travail en atelier express, moins d'une semaine, et sous les projecteurs, ce qui n'a rien à voir avec la pratique réelle des arts visuels.

Pendant les sept semaines de l'émission, les oeuvres étaient soumises à un jury - Mark Lanctôt du MAC, le critique Nicolas Mavrikakis et la commissaire Jo Ann Kane -, mais l'essentiel n'était pas là selon les artistes rencontrés par La Presse.

«C'était une formation presque académique pour moi, confie l'artiste autodidacte Caroline Monnet qui avait travaillé surtout en vidéo auparavant. J'ai pu expérimenter pendant sept semaines. Je me suis découvert une nouvelle passion pour la sculpture.»

À l'opposé, avec quelques expositions individuelles déjà à son actif, Karine Payette était la plus expérimentée du groupe. Même si elle aurait aimé passer plus de temps avec les mentors: David Altmejd, Isabelle Hayeur, Marc Séguin, Jean-Pierre Gauthier, François Morelli, Bettina Hoffman et Cynthia Girard, la jeune femme a aussi trouvé son compte dans ce concentré de pratique artistique en huis clos.

«Au départ, j'ai beaucoup aimé l'idée du réalisateur, Bernar Hébert, de diffuser les arts visuels pour le grand public, dit-elle. Avoir fait de l'art intensivement pendant sept semaines, c'est positif. J'ai pu réaliser quelques fantasmes d'artiste et jouer au mentor aussi un peu. Et je suis heureuse d'être exposée au MAC.»

Travailler avec ses idoles

Le plus jeune des participants, Charles Lavoie, a pu, de son côté, toucher à tout dans un but très précis, celui de faire du cinéma d'animation.

«J'étudie à Concordia en animation, dit-il. Avec les ateliers, je cherchais à enrichir le côté visuel de mon travail. C'était fantastique parce que j'ai pu travailler avec certaines de mes idoles an arts visuels, comme David Altmejd et Marc Séguin.»

Même son de cloche chez Manuel Mathieu qui est peintre et fait une maîtrise en Angleterre. Il était heureux d'avoir le feu vert de ses enseignants londoniens pour participer à l'émission.

«L'équipe de réalisation de l'émission était extraordinaire, dit-il, et on était entouré de gens très talentueux, les mentors, des artistes qui ont tous réussi à l'international. Leurs points de vue étaient très intéressants.»

Nouvelles amitiés

Contrairement aux téléréalités américaines de chefs cuisiniers ou d'arts visuels, comme Work of Art, où la compétition est féroce, Les contemporains fait davantage penser à un documentaire en créant un climat propice à l'amitié.

«Je ne suis à Montréal que depuis un an, note Caroline Monnet qui a vécu cinq ans à Winnipeg. Avec l'émission, je me suis fait beaucoup de contacts. Les six artistes de l'émission, nous continuons de nous parler et de nous voir souvent.»

L'émission est diffusée à 21h les mardis à ARTV. L'exposition Les contemporains se déroule jusqu'au 28 septembre au MAC. D'autres oeuvres des participants sont exposées au studio ARTV jusqu'au 8 novembre.