La Joconde de Léonard de Vinci est «extrêmement fragile» et son transport est «absolument inenvisageable», a déclaré vendredi à l'AFP le musée du Louvre suite à la demande de prêt d'une société historique italienne.

Le «Comité national pour la valorisation des biens culturels» présidé par le très médiatique Silvano Vincenti, a lancé un appel sur internet afin que le Louvre prête la Joconde pour une exposition prévue en 2013 en Italie. La demande a reçu le soutien d'une autorité locale, le gouvernement de la province de Florence.

«Sur la forme, nous n'avons reçu aucune demande officielle de prêt», a indiqué Vincent Pomarède, directeur du département des peintures au Louvre.

«Sur le fond, si on ne prête pas la Joconde, c'est parce qu'elle est extrêmement fragile et qu'un voyage risquerait de lui causer des dommages irréversibles», a-t-il souligné.

Le tableau, réalisé vers 1503 et 1506, est peint à l'huile sur un panneau de bois de peuplier très mince. Avec le temps, il s'est courbé et présente une fente visible notamment au dos de l'oeuvre.

La Joconde, volée au Louvre en 1911 par un Italien qui fut arrêté en 1913 au moment où il tentait de la vendre à un collectionneur à Florence, a très rarement voyagé.

Elle est allée aux États-Unis en 1963 puis au Japon en 1974. Ses voyages ne lui avaient pas réussi. Depuis, elle n'a pas quitté Le Louvre.

Elle est désormais protégée par une vitrine dotée d'une climatisation sophistiquée afin qu'il n'y ait aucune variation de température et d'humidité.

«Un transport est absolument inenvisageable car on n'arriverait pas à avoir un contrôle du climat de ce niveau-là y compris dans des caisses climatisées», explique Vincent Pomarède.

«Les vibrations seraient très mauvaises» pour le tableau et «on prendrait un risque très important à le prêter», ajoute-t-il.

Le Louvre a déjà été sollicité de façon plus discrète ces dernières années pour prêter la Joconde. «À chaque fois nous avons donné la même réponse négative quel que soit l'établissement qui demandait le tableau», a indiqué M. Pomarède.

En outre, la Joconde est l'un des chefs d'oeuvre phare du musée. La majorité des visiteurs qui se rendent pour la première fois au Louvre s'attendent à pouvoir l'admirer. «Cela nous poserait de grosses difficultés de ne pas pouvoir la présenter», reconnaît M. Pomarède.