Quelque 20 000 personnes se sont rendues pendant le week-end à la manifestation «Truc Troc» à Bruxelles, un événement original qui permet d'offrir librement des biens ou des services en échange d'oeuvres d'art contemporaines, ont indiqué dimanche les organisateurs.

Séjours au bord de la mer ou à New York, services fiscaux ou juridiques, cours de langue, invitations au restaurant ou nuit d'amour: les propositions des visiteurs, inscrites sur des post-it, n'ont pas manquées samedi et dimanche au palais des Beaux Arts, l'un des principaux lieux d'exposition de Bruxelles. Les artistes peuvent ensuite choisir d'échanger ou non leur oeuvre contre l'un des services ou objets proposés.

Recréé depuis 2004, l'événement, lancé en 1975 par un artiste, remporte un franc succès: plus de 10 000 visiteurs en 2008, et déjà 20 000 l'an dernier.

Avec une idée simple: démocratiser l'art, le rendre accessible à tous et permettre à de jeunes artistes d'être vus, tout en y ajoutant un côté ludique et convivial.

«En 1975, les gens venaient avec leur frigo et repartaient avec une oeuvre d'art. Aujourd'hui, ça va dans tous les sens, des soins dentaires aux voyages ou aux services de jardinage, en passant par la découverte de «Bruxelles by night», raconte à l'AFP Solange Wonner, en charge de la coordination artistique de la manifestation.

«En période de crise économique, ça a encore plus de sens», ajoute-t-elle.

Cette année, 143 artistes, débutants ou confirmés, ont été sélectionnés parmi plus de 500 dossiers de candidatures. Toutes les disciplines sont représentées, de la photo à la peinture en passant par la sculpture, le dessin ou l'aquarelle.

«J'en ai un peu ras-le-bol du business de l'art. Là, on revient aux valeurs sentimentales. Pour une fois on ne parle plus de pognon!», lance l'illustrateur Lucas Racasse, qui s'est vu proposer de réaliser un rêve d'enfance, faire le rallye automobile Liège-Rome en tant que copilote.

Parmi les exposants également, Delphine Boël, fille naturelle présumée du roi des Belges Albert II. Elle présente une sculpture en lettres d'or, représentant le mot «Blabla». En échange, elle s'est vu proposer «une voiture», «une heure de silence» ou «un bisou d'Albert».