Deux grands artistes iraniens, le cinéaste Abbas Kiarostami et le sculpteur Parviz Tanavoli, exposent ensemble leurs oeuvres à Dubaï pour célébrer 50 ans de travail artistique.

Trente pièces de M. Tanavoli, considéré comme le plus grand sculpteur iranien, notamment le Poète amoureux et Grand Heech Amoureux, sont exposées en même temps que 13 photographies de M. Kiarostami dans la galerie Meem à Dubaï.

Le cinéaste iranien, qui a remporté la palme d'or du festival de Cannes en 1997 pour son film Le goût de la cerise et plusieurs autres prix internationaux, est aussi un photographe renommé dont les oeuvres sont exposées un peu partout dans le monde.

Ses photographies doivent être exposées prochainement au musée du Louvre à Paris.

«Lorsque j'ai pris cette photo, je n'avais aucune idée que j'allais devenir un photographe et encore moins un photographe professionnel», explique à l'AFP M. Kiarostami en montrant une de ses premières photos.

La photo en noir et blanc prise dans une prairie avec des montagnes recouvertes de neige à l'arrière-plan, intitulée Neige, Pluie et Route fait partie d'une série de photographies prises il y a 35 ans sur la route menant à la mer Caspienne, dans le nord du pays, a-t-il expliqué.

«Certaines de mes photographies ont été prises lors que je cherchais des lieux de tournage pour mes films», explique-t-il en soulignant le lien entre son oeuvre cinématographique et la photographie.

«Même lorsque je tourne, je prends un ou deux jours pour prendre des photos», affirme-t-il.

«Lorsque je tourne des films, je suis cinéaste et lorsque je prend des photos je suis photographe. Chaque photo est un petit film. La photographie me permet d'avoir un regard plus profond et plus patient lorsque je tourne», dit-il encore.

Il a aussi choisi des extraits de ses poésies pour accompagner ses photographies.

«Un matin enneigé, je cours dehors, sans chapeau, sans manteau, heureux comme un enfant», dit le texte qui accompagne les photographies de l'artiste avec pour thèmes des arbres dénudés couverts de neige.

Parmi les oeuvres de Parviz Tanavoli, figurent plusieurs pièces de Heech («rien» en persan) qu'il a commencé à sculpter en 1960.

Mais il y a aussi d'autres thèmes, y compris son Poète et Cyprès, estimé à 500 000 dollars selon le galeriste Charles Pocock.

M. Pocock précise toutefois que les prix de ces oeuvres d'art avaient été revus à la baisse en raison de la crise financière mondiale.

«Les prix doivent refléter la situation d'ajourd'hui et non celle d'il y a deux ans (...) Nous devons être réalistes. Les prix montent et descendent», ajoute-t-il.

L'oeuvre la plus chère de la collection de M. Kiarostami est un triptyque de photographie de pentes enneigées, dont la valeur atteint 100 000 dollars, selon les organisateurs.

En 1999, le cinéaste avait obtenu le grand prix du Jury de la Mostra de Venise pour son film Le vent nous emportera.