L'artiste française Dominique Gonzalez-Foerster a transformé le vaste Turbine hall du musée Tate Modern de Londres en refuge futuriste pour naufragés du climat, où 200 lits superposés côtoient des oeuvres d'art moderne surdimensionnées.

Dominique Gonzalez-Foerster, parfois surnommée «DGF», «a créé un projet qui est une exposition à lui tout seul», a indiqué lundi Jessica Morgan, commissaire de l'exposition, lors de la présentation à la presse.

«Elle a utilisé l'histoire du bâtiment, transformé de centrale électrique en musée, pour lui donner une autre utilisation dans le futur, un abri pour les habitants de Londres fuyant en 2058 des pluies torrentielles incessantes», a-t-elle relevé.

«C'est une magnifique expérience, un très grand bonheur d'avoir été choisie. J'en avais très envie», a confié à l'AFP Mme Gonzalez-Foerster, qui vit entre Paris et Rio de Janeiro.

L'oeuvre baptisée «TH.2058» donne au Turbine hall, un espace fréquenté par des millions de visiteurs chaque année, une apparence de plateau de tournage d'un film de science-fiction avec 200 lits superposés jaune ou bleu, sans matelas et ayant presque tous un livre de poche sur leur sommier de métal, alignés au milieu de créations artistiques aux proportions gigantesques.

Pour accentuer la sensation d'un refuge installé dans un musée, toutes ces créations s'inspirent d'oeuvres existantes mais 25% plus grandes que l'original. On retrouve notamment Maman de Louise Bourgeois, Le flamant rose d'Alexandre Calder ou encore Apple core d'Oldenburg et Van Bruggen. Seul Felix est un original de Maurizio Cattelan.

«Il y a beaucoup de portes d'entrée possibles. Il n'est pas nécessaire de connaître toutes les références pour apprécier l'oeuvre», a indiqué l'artiste, relevant que les multiples éléments de l'exposition permettraient à chaque visiteur de faire son propre «montage».