Le Festival TransAmériques (FTA), fondé il y a près de 30 ans par Marie-Hélène Falcon, a remporté aujourd'hui le Grand prix du Conseil des arts de Montréal (CAM). Le prix qui souligne la contribution exceptionnelle à la vie artistique montréalaise a été remis par le président du CAM, Charles Lapointe, nommé au mois de décembre dernier en remplacement de Louise Roy.

Mme Falcon, qui doit dévoiler la programmation complète de son festival annuel demain, était visiblement émue de recevoir ce premier prix, accompagné d'une bourse de 25 000$. «Montréal est une ville trippante et artistiquement intense» a-t-elle dit. Elle succède ainsi à Claude Chamberlan, fondateur du Festival du nouveau cinéma, qui avait reçu le Grand Prix l'an dernier à l'occasion du 40e anniversaire du FNC.

Au fil des ans, le FTA, un festival de créations contemporaines fondé en 1985 sous le nom du Festival de théâtre des Amériques (un événement biennal), nous a permis de découvrir de nombreux créateurs d'ici et d'ailleurs. Robert Lepage, Wajdi Mouawad, Larry Tremblay, Ariane Mnouchkine, Eduardo Pavlosky, Guy Cassiers ou encore Romeo Castellucci, mais aussi le chorégraphe Jan Fabre.

En 2007, Marie-Hélène Falcon a combiné les créations de théâtre et de danse en rebaptisant l'événement Festival TransAmériques, une décision qui a donné un nouveau souffle au festival. Chaque année, la directrice artistique y va de choix audacieux et souvent politiques. «La création c'est politique, estime Mme Falcon. Nous sommes toujours à la recherche de chocs esthétiques. C'est ce qui a fait la marque du FTA.»

Le 7e FTA sera d'ailleurs l'occasion de rencontrer Thomas Ostermeier, directeur artistique de la réputée compagnie berlinoise Schaubühne, qui ouvrira le festival le 22 mai avec sa pièce Un ennemi du peuple, du Norvégien Henrik Ibsen.

Le festival, qui a accueilli 62 000 spectateurs l'an dernier, a toujours attiré les jeunes. «Notre festival est axé sur les nouvelles pratiques, les artistes parfois inconnus, l'avant-garde des arts de la scène, ce sont des démarches qui intéressent spontanément la jeunesse», nous dit Mme Falcon, qui nous a fait découvrir des troupes d'Europe, mais aussi de Russie, du Japon et même d'Irak.

Les huit autres finalistes ont reçu une bourse de 5000$ chacun. Il s'agit de la troupe de cirque Les 7 doigts de la main, du festival de musique électronique Elektra, d'Art Actuel, du 2-22 Sainte-Catherine, des Ballets jazz de Montréal, dirigé par Louis Robitaille, de l'Association des libraires du Québec, du Quatuor Bozzini, du festival Présence autochtone et de Wapikoni mobile, le projet de la cinéaste Manon Barbeau.

Les lauréats du Grand Prix depuis 1985

> 2011 Festival du nouveau Cinéma

> 2010 Cirque Éloize

> 2009 Elektra et Mutek

> 2008 Orchestre symphonique de Montréal

> 2007 Tagente

> 2006 Compagnie Marie Chouinard

> 2005 Théâtre Bouches décousues

> 2004 Espace GO

> 2003 La La La Human Steps

> 2002 Ensemble contemporain de Montréal

> 2001 Cinéma Parallèle

> 2000 Festival international du film sur l'art

> 1999 Fondation Jean-Pierre Perreault

> 1998 Orchestre de chambre I Musici de Montréal

> 1997 Les Grands Ballets canadiens de Montréal

> 1996 Musée des beaux-arts de Montréal

> 1995 Festival international de la nouvelle danse

> 1994 Carbone 14

> 1993 Musée d'art contemporain de Montréal

> 1992 O Vertigo Danse

> 1991 Société de musique contemporaine du Québec

> 1990 Vie des Arts

> 1989 Centre canadien d'architecture

> 1988 Théâtre du Nouveau Monde, Théâtre expérimental des femmes et Omnibus

> 1987 Cirque du Soleil

> 1986 Louis Lortie

> 1985 Théâtre Sans fil