La culture dominera les célébrations des 50 ans de la Délégation générale du Québec à Paris, inaugurée le 5 octobre 1961.

La programmation des festivités a été dévoilée mardi à la résidence du délégué général, Michel Robitaille, qui a souhaité que ce demi-siècle d'existence «soit dignement célébré».

La Délégation a choisi de placer ce 50e anniversaire sous le thème «Une relation audacieuse». La programmation, qui court jusqu'à l'automne, l'est beaucoup moins. Elle compte en tout une trentaine de manifestations, souvent anecdotiques, comme un concours de vitrines aux couleurs du Québec, un «vote en ligne» pour désigner les chansons québécoises préférées des Français ou encore une conférence incongrue sur le thème «Comment gagner des élections?».

En fait, trois événements culturels phares se détachent du lot. Le 21 juin, à l'occasion de la Fête de la musique, un spectacle intitulé Québec prend la Bastille sera présenté sur cette place parisienne emblématique où peuvent se rassembler des dizaines de milliers de personnes. Conçu par l'animatrice Monique Giroux, le concert réunira Ariane Moffatt, Pierre Lapointe, Yann Perreau, le duo Alfa Rococo et le groupe Karkwa. Côté français, on a confirmé mardi la participation du slameur Grand corps malade.

Ce sera la «première fois qu'un spectacle québécois de cette envergure sera présenté en plein air à Paris», se félicite la Délégation.

Autre événement très attendu: l'Agamemnon de Sénèque à la Comédie française dans la version de Denis Marleau, premier metteur en scène à entrer le mois prochain au répertoire du prestigieux théâtre fondé par Molière. La Délégation marquera le coup en invitant 200 personnes à la représentation du 23 juin, la veille de la Fête nationale.

«En regardant les archives, on a réalisé qu'après l'inauguration de la Délégation en 1961, le premier ministre (Jean) Lesage et les ministres français et québécois de la Culture, André Malraux et Georges-Émile Lapalme, avaient assisté à un spectacle à la Comédie française. Cinquante plus tard, un Québécois internationalement reconnu y fait son entrée. C'est un raccourci saisissant, qui montre le chemin parcouru», fait remarquer Bertin Leblanc, le directeur des Services culturels de la délégation.

Plus pointue, la présence massive du Québec au festival d'art numérique Némo. En octobre, une vingtaine d'artistes québécois prendront leurs quartiers pendant quatre jours à la Gaité lyrique, théâtre mythique récemment rénové, qui s'affiche déjà comme un des lieux les plus branchés de Paris.

Tout n'est pas aussi avant-gardiste. Pour ses 50 ans, la Délégation propose ainsi «la revitalisation et la mise en valeur» de la sculpture L'embâcle de Charles Daudelin, qui trône au ras du sol sur la Place du Québec en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés et qui a surtout besoin d'un bon nettoyage.

La programmation comporte aussi son lot de rencontres en tous genres, une exposition d'archives, une table ronde sur le cirque québécois à Cherbourg et quelques colloques sur la coopération, «la création et les frontières» ou la littérature.

Il faudra peut-être songer à en organiser un autre pour décrypter la phrase mystérieuse qui figure dans le programme des festivités: «1961... l'histoire continue à l'arrière»!