(Toronto) Torstar a affiché mercredi une perte attribuable aux actionnaires de 17,4 millions pour son deuxième trimestre, alors que ses revenus ont diminué de 11 % par rapport à la même période l’an dernier et que ses dépenses de restructuration ont augmenté.

La perte par action de l’éditeur du quotidien « Toronto Star » s’est chiffrée à 22 cents, ce qui se compare à un bénéfice net de 4,95 millions, ou 6 cents par action, pour le deuxième trimestre de 2018.

Les dépenses de restructuration pour le trimestre clos le 30 juin ont totalisé 13,85 millions, alors qu’elles avaient été de 5,78 millions un an plus tôt. Au cours du trimestre, la société a annoncé qu’elle mettrait fin cet été à ses activités d’impression et de traitement du courrier à Hamilton.

En excluant les coûts de restructuration et les charges de dépréciation, la perte d’exploitation de Torstar s’est établie à 2 cents par action, ce qui était inférieur à la perte attendue par les analystes.

Le propriétaire du « Toronto Star » s’est efforcé de trouver de nouvelles sources de revenus pour contrebalancer le déclin de ses activités plus anciennes — principalement la vente de publicité dans ses journaux quotidiens et communautaires et la distribution de dépliants publicitaires.

Lors d’une conférence téléphonique, les dirigeants de Torstar ont indiqué mercredi aux analystes que les revenus de la publicité imprimée continuaient de baisser et que les revenus de la distribution de circulaires avaient également été plus faibles au cours du trimestre, mais que ses plans de transition étaient sur la bonne voie.

Le chef de la direction, John Boynton, a expliqué que la société avait clôturé le trimestre avec plus de 20 000 abonnés exclusivement numériques, en plus de 42 500 abonnés disposant d’un accès numérique dans le cadre de leur offre pour le journal imprimé.

« Nous répondons aux attentes avec tous ces comptes d’abonnés, ce qui crée une source de revenus plus cohérente, prévisible et récurrente », a souligné M. Boynton.

Cependant, M. Boynton a refusé de révéler le revenu moyen par utilisateur pour les abonnements exclusivement numériques. De même, il n’a pas précisé combien d’abonnements seraient nécessaires pour contrebalancer la perte des recettes publicitaires, ni à quel moment Torstar s’attend à voir une stabilisation de ses recettes globales. « Tout cela est modélisé et nous sommes maintenant assez à l’aise », a-t-il cependant affirmé.

Revenus en baisse

Un analyste s’est dit surpris que les recettes publicitaires numériques n’aient pas augmenté davantage, mais M. Boynton a affirmé que de nombreux facteurs entraient en jeu et que des éléments de la nouvelle stratégie étaient en train d’être mis en place.

Torstar a vu ses revenus glisser à 127,2 millions, en baisse par rapport à ceux de 143,2 millions de l’an dernier. Le chiffre d’affaires était cependant essentiellement conforme aux attentes des analystes.

Une partie du recul était attribuable à une baisse de 10 % des revenus tirés de la distribution de circulaires au cours du trimestre, certains détaillants ayant expérimenté avec des fréquences réduites. M. Boynton s’attend cependant à une modeste amélioration plus tard cette année.

M. Boynton a ajouté que l’entreprise se concentrait toujours sur les économies de coûts et qu’elle espérait identifier d’autres occasions à cet égard au cours de l’exercice.

Torstar estime que les initiatives de restructuration mises en place jusqu’à la fin juin devraient entraîner des économies annuelles de 19,4 millions. Environ 8,6 millions de ces économies ont été réalisées jusqu’à présent cette année.

Torstar s’attend également à réaliser un bénéfice de 6 millions en 2019 lié au nouveau crédit d’impôt fédéral remboursable pour les organisations de journalisme admissibles.

Cela s’ajoute à l’argent provenant d’un crédit d’impôt pour les médias numériques. Au terme du deuxième trimestre, Torstar avait reçu 21,9 millions du programme provincial, qui a maintenant pris fin, et 21,6 millions supplémentaires devraient être obtenus plus tard.

Les crédits d’impôt fédéraux et provinciaux visaient tous deux à rembourser certains coûts liés aux employés pour certaines tâches dans l’industrie de l’information, qui a été dévastée par une perte de recettes publicitaires aux mains de Google, Facebook et d’autres concurrents.

Les analystes visaient en moyenne un chiffre d’affaires de 127 millions, une perte nette de 7 cents par action et une perte ajustée de 5 cents par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

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Torstar détient un investissement dans La Presse canadienne dans le cadre d’une entente commune avec une filiale du « Globe and Mail » et le quotidien montréalais « La Presse ».

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