(New York) La Bourse de New York qui avait démarré sur une note positive, a finalement conclu dans le rouge mercredi, quatrième séance de perte pour le NASDAQ, alors que le marché se prépare aux annonces de résultats des grands noms de la technologie.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a rendu 1,15 % à 15 683,37 points. Le S&P 500 a cédé 0,58 % à 5022,21 points et le Dow Jones a perdu 0,12 % à 37 753,31 points.

« Le marché commence à se focaliser sur les résultats d’entreprises », a affirmé Peter Cardillo de Spartan Capital. « Aujourd’hui encore, le marché a ouvert en hausse, terminé en baisse : cela signifie qu’il y a une rotation, les investisseurs prennent leurs profits sans néanmoins causer de vente panique », a ajouté l’analyste interrogé par l’AFP.

« Pour moi, c’est un marché qui essaye de se stabiliser », a-t-il assuré.

Dès jeudi après la fermeture de la Bourse, Netflix annoncera ses résultats trimestriels. Le leader du streaming sera suivi la semaine prochaine par Tesla, Meta, Microsoft et Alphabet.

Vu le volume de leur capitalisation, ces titres ont une influence sur - multipliée sur les indices.

Ainsi, mercredi, le concepteur de puces pour l’intelligence artificielle Nvidia, dont l’action est montée de 80 % depuis le début de l’année, a perdu 3,87 % à 840,35 dollars.

Sur le marché obligataire, les rendements se sont détendus et le dollar a reflué pour la première fois depuis le début de la semaine.

Les taux à dix ans s’inscrivaient ainsi à 4,58 % contre 4,66 % la veille vers 16 h 20 (heure de l’Est), un sommet depuis octobre où ils ont été menés à cause des inquiétudes géopolitiques et de l’inflation tenace aux États-Unis.

Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell (Fed) a douché les espoirs d’une baisse des taux imminente.

Lors d’une table ronde, à Washington mardi, il a indiqué que « les dernières données macroéconomiques » n’avaient « clairement pas renforcé (la) confiance » des membres de l’institution quant au retour de l’inflation vers son objectif de long terme, soit 2 % par an.

« Il faudra probablement plus de temps que prévu pour atteindre cette confiance », a encore averti le président de la Fed.

Pour Peter Cardillo de Spartan Capital, « le marché commence à penser que la possibilité d’une baisse des taux de la Fed cette année est proche de zéro », ce qui veut dire que le coût du crédit va rester cher plus longtemps.

À la cote, United Airlines a vu ses titres s’envoler de 17,45 % à 48,74 dollars après avoir annoncé des résultats meilleurs que prévu même si c’est une perte trimestrielle de 124 millions de dollars.

La compagnie aérienne a notamment subi l’impact du maintien au sol, durant plusieurs semaines, des appareils 737 MAX 9 de Boeing. United estime le coût de ces mesures à 200 millions de dollars sur le trimestre.

Les titres du secteur du voyage ont suivi le mouvement comme American Airlines (+6,60 %), Delta (+2,85 %) ou même les croisiéristes comme Norwegian Cruise (+3,15 %).

Boeing a peu réagi (-0,21 %) alors que les processus de sécurité sur ses lignes de production ont été sous le feu des projecteurs au Congrès lors d’une audience en sous-commission pour entendre les plaintes d’un ingénieur de Boeing, lanceur d’alerte dénonçant de « graves problèmes ».

Les actions des laboratoires Eli Lilly ont été soutenues (+0,51 %) par l’annonce que son médicament contre l’obésité Mounjaro agit contre l’apnée du sommeil, réduisant 63 % des symptômes.

Les titres de Resmed qui fabrique des masques et moniteurs respiratoires contre l’apnée du sommeil, ont été sous pression (-6 %).

L’assureur Travelers a été sanctionné (-7,37 %) malgré des profits en hausse au premier trimestre sans être à la hauteur des attentes du marché. C’est la troisième fois au cours des quatre derniers trimestres que Travelers ressort en dessous des prévisions des analystes, selon FactSet.

Le concepteur de puces Arm, filiale britannique du japonais Softbank, a chuté de 12 % en symbiose avec les titres de l’équimentier européen en semi-conducteurs ASML qui a fait état d’une baisse de son bénéfice net dans un contexte de tensions internationales avec la Chine.

Le S&P/TSX reste stable

Le principal indice boursier canadien est resté stable mercredi, aidé par la vigueur des valeurs des métaux et des technologies pour batteries.

L’indice composé S&P/TSX a augmenté de 13,18 points à 21 656,05.

Selon Kevin Headland, co-stratège en chef des placements chez Gestion de placements Manuvie, le TSX avait surpassé ses homologues américains ces derniers jours, grâce aux gains des matières premières mercredi.

Les sociétés minières et métallurgiques diversifiées, ainsi que les sociétés technologiques telles que Shopify, ont vu leurs actions augmenter, principalement en fonction de facteurs mondiaux, note-t-il.

Les données sur l’inflation, publiées mardi par Statistique Canada, ont eu peu d’effet, indique M. Headland, qui estime que le budget fédéral présenté le même jour avait « essentiellement un impact bénin sur l’ensemble du marché ».

L’agence fédérale a rapporté que l’indice des prix à la consommation en mars était en hausse à 2,9 % par rapport à l’année dernière, en hausse par rapport à une augmentation de 2,8 % d’une année sur l’autre en février.

Cette augmentation est survenue alors que les prix de l’essence ont bondi de 4,5 % par rapport à l’année précédente, grâce à la hausse des prix mondiaux du pétrole.

Toutefois, M. Headland avance que le marché est davantage affecté par des évènements inattendus que par des données spécifiques annoncées.

« L’inflation s’est révélée en quelque sorte conforme aux attentes, donc il n’y a pas vraiment eu de surprise importante, affirme-t-il. Les données fournissent désormais un argument à la Banque du Canada pour qu’elle annonce probablement une réduction des taux lors de la réunion de juin. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait à 72,50 cents US contre 72,35 cents US mardi.

La Presse Canadienne