(New York) Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi, faute de nouveau développement concret entre l’Iran et Israël, la République islamique ayant promis une riposte après une frappe sur l’annexe de son ambassade à Damas imputée à l’État hébreu.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a abandonné 0,81 %, pour clôturer à 89,74 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en mai, a reculé de 1,38 %, à 85,02 dollars.

Pour Sophie Lund-Yates, d’Hargreaves Lansdown, le bond des stocks américains de brut, révélé mercredi, a contribué à soulager le marché.

Les réserves commerciales d’or noir se sont accrues de 5,8 millions de barils la semaine dernière, soit nettement plus que les 800 000 barils attendus par les analystes.

Les opérateurs étaient aussi préoccupés par la résistance de l’inflation aux États-Unis, après que l’indice des prix à la consommation CPI est ressorti au-dessus des projections, mercredi.

Si l’indice des prix à la production, le PPI, publié jeudi, a moins progressé que prévu en mars, à 0,2 % sur un mois contre 0,3 % annoncé, il affiche sur un an une hausse de 2,1 %, au plus haut depuis près d’un an (avril 2023).

L’inflation tenace repousse dans le temps la perspective de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).

« La crainte d’un dollar raffermi et de taux d’intérêt élevés pour plus longtemps qu’espéré compense les inquiétudes relatives à l’offre, liées aux conflits au Moyen-Orient », a expliqué, dans une note, José Torres, d’Interactive Brokers.

Jeudi, le dollar s’est effectivement montré conquérant, passant brièvement sous la barre des 1,07 dollar pour un euro, avant de se replier.

Les opérateurs attendent la riposte promise par l’Iran contre Israël en représaille de la frappe qui a détruit, début avril, une annexe de son ambassade à Damas (Syrie), attaque attribuée à l’État hébreu.

« Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran », a déclaré, en persan, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.

Dans un entretien téléphonique avec son homologue britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian a affirmé que « Téhéran (n’avait) jamais cherché à attiser les tensions dans la région ».

« Mais l’attaque terroriste du régime israélien […] et le silence des États-Unis et de la Grande-Bretagne encouragent (le premier ministre israélien Benjamin) Nétanyahou à poursuivre la guerre et à l’étendre dans la région », a-t-il ajouté.