(New York) Les cours du pétrole ont enregistré un gain, mercredi, la menace d’une escalade entre Iran et Israël l’emportant sur le bond des stocks américains de brut et l’accélération de l’inflation aux États-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grignoté 1,18 %, pour clôturer à 90,48 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a lui grappillé 1,14 %, à 86,21 dollars.

Les prix de l’or noir avaient initialement basculé dans le rouge après la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Selon l’EIA, les stocks américains de pétrole brut ont gonflé de 5,8 millions de barils durant la semaine achevée le 5 avril, soit beaucoup plus que les 800 000 barils attendus par les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.

Cette hausse s’explique, en premier lieu, par le léger ralentissement de l’activité des raffineries américaines, ainsi que par la chute des exportations (-32 % sur une semaine), au plus bas depuis huit mois.

L’EIA a également relevé un décrochage des volumes de produits raffinés livrés au marché américain (-9,6 %), considéré comme un indicateur de la demande aux États-Unis. Les volumes d’essence ont notamment décru de 6,7 % sur une semaine.

« La hausse (des stocks) était bien plus importante que prévu, mais la géopolitique est capable de prendre l’ascendant », a commenté Stewart Glickman, de CFRA, pour qui « les nouvelles concernant l’Iran et Israël nourrissent les préoccupations. »

Mercredi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a réitéré des menaces de représailles envers Israël, après la frappe qui a détruit une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas (Syrie), début avril.

Parallèlement, le site londonien d’informations en langue arabe Elaph, citant « une source sécuritaire occidentale », a rapporté qu’Israël effectuait actuellement des manœuvres de préparation à une éventuelle frappe sur des installations nucléaires iraniennes et d’autres infrastructures de la république islamique.

« Israël face au Hamas inquiétait moins les gens qu’Israël contre l’Iran », avance Stewart Glickman.

La prime géopolitique a aussi eu le dessus sur l’accélération de l’inflation aux États-Unis, illustrée par l’indice de prix CPI, publié mercredi. Ce dernier a progressé de 3,5 % sur un an en mars, contre 3,2 % le mois précédent.

Ce sursaut est, en bonne partie, attribuable à la ruade des prix de l’énergie, qui ont progressé de 1,5 % sur un mois, contre 0,4 % pour l’indice global.

« 3,5 % ce n’est pas suffisant pour que la Fed (banque centrale américaine) se dise qu’elle n’a pas eu la main assez lourde et se mette à remonter les taux », selon Stewart Glickman, pour qui ce chiffre ne change donc pas la donne pour la politique monétaire.