(New York) La Bourse de New York a conclu vendredi légèrement dans le vert une semaine riche en résultats technologiques et nouvelles macro-économiques avant une réunion de la Fed la semaine prochaine.

L’indice Dow Jones a gagné 0,80 % à 34 098,16 points et le S&P 500 0,83 % à 4169,48 points tandis que le NASDAQ à forte coloration technologique a avancé de 0,69 % à 12 226,58 points.

L’indice des valeurs vedettes affiche ainsi son meilleur mois depuis janvier (+2,5 %).

Indécis en début de séance, les indices ont finalement opté pour le vert au cours de cette dernière journée de cotation d’avril, malgré une réaction négative aux résultats de la mégacapitalisation Amazon (-3,98 %). Le tassement de son chiffre d’affaires dans le nuage (informatique à distance) a refroidi les courtiers.

Cela n’a pas empêché le NASDAQ de conclure dans le positif pour la troisième séance consécutive et de gagner 1,5 % sur la semaine, grâce aux bons résultats trimestriels de Meta (+0,74 %), Microsoft (+0,80 %), Alphabet (-0,14 %).

Intel s’est envolé de 4,02 % malgré une nouvelle perte trimestrielle, toutefois moins pire que prévu.

« Dans l’ensemble les résultats ont impressionné cette semaine, le secteur de la technologie menant la charge », a résumé Edward Moya, analyste pour Oanda.

Pour Patrick O’Hare de Briefing.com, « c’était un peu une séance de répit avec des données macro-économiques décentes ».

La Fed, la semaine prochaine

Sur ce front, et avant une réunion cruciale de la banque centrale américaine la semaine prochaine, l’inflation, mesurée par l’indice PCE privilégié par la Fed, a distillé des indications mitigées.  

Certes elle a ralenti à 4,2 % sur un an en mars contre 5,1 % le mois d’avant, une bonne nouvelle.

Mais l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) continue à monter sur le mois (+0,3 % comme en février) et ne ralentit que d’un dixième de point sur un an à 4,6 % contre 4,7 %.

« Ces données ont verrouillé les attentes vis-à-vis d’une nouvelle hausse des taux de la Fed » à la réunion des 2 et 3 mai, a conclu Edward Moya.

La nervosité bancaire a encore joué. Par conséquent, l’action de la banque en grandes difficultés First Republic a encore plongé de 43 % à 3,51 dollars et sa cotation a été suspendue à plusieurs reprises.

Pour Edward Moya, « il semble que les espoirs d’une fusion bancaire ou d’un chevalier blanc s’estompent rapidement ».

Concomitamment, les régulateurs comme la Fed et la FDIC ont publié vendredi leurs rapports sur la faillite de la banque SVB reconnaissant des défaillances dans l’efficacité de leur supervision.

Ailleurs à la cote, Snap – maison mère du réseau social Snapchat – s’est écroulé de 17,05 % à 8,71 dollars après avoir publié un chiffre d’affaires décevant au premier trimestre, en dépit d’une hausse du nombre d’utilisateurs quotidiens.

Exxon-Mobil a gagné 1,29 %, le géant américain du pétrole et du gaz ayant annoncé avoir doublé ses profits au cours du premier trimestre malgré le repli des prix des hydrocarbures par rapport à la même période de 2022.  

Son rival Chevron a avancé de 0,98 % après une hausse de son bénéfice net grâce aux bonnes marges de raffinage mais son chiffre d’affaires trimestriel global a reculé.

Les taux obligataires à dix ans se sont un peu détendus à 3,42 % contre 3,52 % la veille.

Si la plupart des marchés occidentaux ferment lundi pour le 1er mai, Wall Street sera ouverte.

La Bourse de Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé vendredi sur un gain de plus de 100 points, soutenue par la vigueur du secteur de l’énergie, tandis que les grands indices américains ont avancé eux aussi, au terme d’une semaine marquée par la volatilité.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 113,90 points pour terminer la journée avec 20 636,54 points.

La publication, vendredi, de nouvelles données sur le produit intérieur brut (PIB) a contribué à justifier le maintien du taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada, a observé Ashish Utarid, vice-président adjoint de la stratégie d’investissement chez IG Gestion de patrimoine.

Les données ont montré que la croissance économique avait ralenti au Canada, Statistique Canada ayant fait état d’une progression de 0,1 % en février, comparativement à celle de 0,6 % observée en janvier.

M. Utarid a estimé que la Banque du Canada espérait toujours un scénario où l’inflation se refroidirait sans envoyer l’économie en récession.

« Au Canada, nous sommes dans une meilleure position, car le pétrole soutient l’économie et contribue à des perspectives économiques positives, a expliqué M. Utarid. Mais les taux d’intérêt empêchent l’économie de continuer à croître, et la lutte contre l’inflation semble presque gagnée. »

Ce scénario pourrait être moins probable aux États-Unis, a-t-il poursuivi, puisque les marchés américains sont davantage soumis aux fluctuations volatiles des principales actions technologiques.

Une poignée de grandes entreprises ont été en grande partie responsables des mouvements du marché jusqu’à présent cette année, ainsi que la semaine dernière, a noté M. Utarid.

Ces sociétés font partie de celles qui ont publié des résultats financiers trimestriels cette semaine, alors que la saison des résultats aux États-Unis battait son plein. Certains des plus grands noms du secteur ont dépassé les attentes.

Vendredi, Exxon Mobil et Intel ont tous deux publié de meilleurs résultats que prévu, aidant à compenser le cours des actions d’Amazon, qui a chuté après que la société a annoncé un ralentissement de la croissance des revenus de son activité d’infonuagique AWS.

Toujours aux États-Unis, l’inflation de base, qui est suivie de près par la banque centrale, s’est établie à 4,6 % sur une base annuelle en mars, un taux bien supérieur à la cible de 2,0 %.

Tous les regards seront tournés vers la Réserve fédérale la semaine prochaine, a prédit M. Utarid. On s’attend à ce que la banque centrale des États-Unis augmente son taux d’intérêt directeur d’un autre quart de point de pourcentage, mais ses commentaires sur sa décision et les prochaines seront d’un grand intérêt pour les investisseurs, a-t-il affirmé.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,65 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,46 cents US de jeudi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 2,02 $ US à 76,78 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a pris 6 cents US à 2,41 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a grimpé de 10 cents US à 1999,10 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 1 cent US à 3,89 $ US la livre.

La Presse Canadienne