(New York) La Bourse de New York a terminé en nette progression jeudi, aiguillonnée par les résultats de Meta qui ont prolongé la bonne séquence du secteur technologique, tandis que les données macroéconomiques du jour préservent l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

Le Dow Jones a gagné 1,57 %, l’indice NASDAQ a pris 2,43 % et l’indice élargi S&P 500 est monté de 1,96 %.

La séance a été lancée par les résultats trimestriels, publiés la veille, de Meta (+13,69 %), qui a rompu de janvier à mars avec trois trimestres de contraction de son chiffre d’affaires en affichant une hausse de 3 % de ses revenus sur un an : une prouesse dans un contexte de concurrence accrue.

Le groupe a également revu en baisse, pour la deuxième fois, son estimation de coûts totaux pour l’exercice en cours, grâce à un plan d’économies majeur, qui intègre notamment la suppression de 21 000 postes, soit 24 % des effectifs.

Le coup d’éclat de Meta a profité à tout le secteur technologique, que ce soit Alphabet (+3,67 %) et Microsoft (+3,23 %), qui avaient déjà surpris favorablement Wall Street mardi, ou Amazon (+4,61 %), dont les résultats ont été publiés jeudi après la clôture.

Globalement, la Bourse de New York a poussé « un soupir de soulagement » en constatant que les capitalisations géantes de la technologie tiraient leur épingle du jeu, selon Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.  

Pour Ed Moya, d’Oanda, la dynamique a aussi été soutenue par une accalmie sur le front bancaire, qui a eu droit à un répit après deux journées agitées.

Pilonnée depuis lundi, la banque régionale américaine First Republic a ainsi rebondi de 8,79 %. Depuis le début de la crise bancaire, l’établissement de San Francisco a néanmoins perdu quasiment 95 % de sa valeur boursière et reste en très grande difficulté.

La place new-yorkaise a aussi accueilli favorablement les indicateurs macroéconomiques contrastés du jour.

D’un côté, la croissance a ralenti à 1,1 % en rythme annuel au premier trimestre aux États-Unis, bien moins que les 2,0 % attendu par les économistes.

Pour autant, en regardant les chiffres en détail, ces derniers ont relevé que la consommation était restée soutenue, l’essoufflement de la croissance étant surtout lié à la décision de nombre d’entreprises de ne pas reconstituer leurs stocks.

Par ailleurs, une donnée beaucoup plus récente, celle des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, est ressortie en baisse et nettement en deçà des projections, « ce qui nous rappelle que le marché du travail est toujours tendu », a commenté, dans une note, Oxford Economics.

Wall Street en est sortie « optimiste quant à un ralentissement graduel de l’économie et de l’inflation », selon Edward Moya, même si les données sur la croissance ont fait ressortir une inflation plus élevée que prévu au premier trimestre.

Ce scénario apparaît plus favorable que craint ces dernières semaines, ce qui a poussé les taux obligataires vers le haut. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’affichait à 3,53 %, contre 3,44 % la veille.

« Je pense que nous allons entrer en récession en fin d’année, ou en début d’année prochaine, mais elle sera modérée », a estimé Jack Ablin, de Cresset Capital, pour qui « beaucoup va dépendre du marché de l’emploi ». « S’il tient bon, on devrait s’en tirer. »

À la cote, la compagnie American Airlines (+1,10 %) s’est élevée après avoir signé des résultats supérieurs aux attentes, assortis de commentaires encourageants sur la robustesse de la demande.

Sa concurrente Southwest Airlines a, en revanche, dévissé (-3,20 %), lestée par les conséquences de l’annulation de centaines de ses vols en décembre, qui a amputé son résultat de 380 millions de dollars, avec, de surcroît, un ralentissement des réservations en janvier et février.

Le laboratoire Merck (+1,69 %) a capitalisé sur le relèvement de ses prévisions pour l’ensemble de son exercice comptable, soutenus par les ventes de son traitement contre le cancer Keytruda et de ses vaccins.

Autre groupe pharmaceutique à avoir augmenté ses projections annuelles malgré des ventes en baisse, Eli Lilly (+3,74 %), qui compte en particulier sur des effets de change favorable avec l’affaiblissement du dollar.

Le spécialiste de l’assistance à la conduite et de la conduite autonome Mobileye a plongé (-16,13 %), après avoir revu en baisse ses prévisions annuelles du fait d’un ralentissement anticipé des ventes de son logiciel vedette SuperVision en Chine.

Toronto profite des gains de la finance

La Bourse de Toronto a clôturé jeudi en hausse de plus de 150 points, profitant de gains généralisés alimentés par les secteurs de la finance, de la santé et des métaux, tandis que les grands indices américains ont progressé eux aussi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 155,92 points pour terminer la séance avec 20 522,64 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,46 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,39 cents US de mercredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 46 cents US à 74,76 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel s’est apprécié de 5 cents US à 2,36 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a gagné 3,00 $ US à 1999,00 $ US l’once et celui du cuivre a progressé de moins de 2 cents US à 3,88 $ US la livre.

La Presse Canadienne