(New York) Les Bourses européennes ont terminé dans le vert, suivant la tendance de Wall Street, après une période de flottement face au ralentissement de l’inflation aux États-Unis et la faible croissance européenne.

À New York, le Dow Jones est monté de 0,80 %, le S & P500 de 0,83 % et le NASDAQ de 0,69 % à la suite de l’annonce du ralentissement de l’inflation américaine en mars sur un an, conforme aux prévisions des analystes.

Les places européennes ont rattrapé leur décrochage du début de séance, digérant une semaine marquée par les résultats d’entreprises et ponctuée vendredi par les publications des PIB européens plutôt moroses.

La zone euro a évité de peu la récession alors que la croissance y plafonne à +0,1 % au premier trimestre. Après publication de ces chiffres, les rendements obligataires des dettes des États européens ont fortement baissé.

La place de Francfort a terminé en hausse de 0,77 %, Londres de 0,50 %, Paris de 0,10 %, tandis que Milan a cédé 0,30 %.

L’indice américain d’inflation PCE, indicateur le plus suivi par la banque centrale américaine (Fed), a affiché vendredi un ralentissement à 4,2 % sur un an, contre 5,1 % le mois précédent.

Particulièrement scrutée par les marchés, l’inflation sous-jacente aux États-Unis a ralenti dans une moindre mesure à 4,6 % (contre 4,7 % précédemment).

S’il est « dur de tirer des conclusions positives ou négatives » de tous les indicateurs publiés vendredi, « le marché a décidé de retenir le ralentissement de l’inflation » comme bonne nouvelle « après une semaine difficile », explique Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, auprès de l’AFP.  

La modération des marchés s’explique aussi par « la volonté de ne pas prendre de risque en attendant » la réunion de la banque centrale américaine, la Fed, prévue les 2 et 3 mai.

Les marchés sont convaincus que l’institution monétaire va remonter une nouvelle fois son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, mais espèrent encore qu’elle donnera des indications pour une politique plus accommodante pour les prochains mois.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt de la dette américaine à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, baissait légèrement à 4,00 % contre 4,06 % la veille et celui de la dette à 10 ans reculait plus fortement à 3,42 % au lieu de 4,52 %.

Pas d’extra pour Amazon

Amazon a affiché, comme ses grands concurrents, un premier trimestre supérieur aux attentes, qui confirme le redressement de la trajectoire du groupe.

Des résultats jugés néanmoins insuffisants par Wall Street, à cause de moins bonnes performances du côté de l’infonuagique (le cloud). Le titre a perdu presque 4 %. La place new-yorkaise a durement corrigé Snap, maison mère de Snapchat et ses résultats du premier trimestre, son action perdant plus de 17 %.

Les dépôts, point noir des banques

Les incertitudes bancaires sont revenues sur le devant de la scène, la banque régionale First Republic Bank ayant été suspendue de cotation après un nouveau plongeon de 43 %.

Ses jours paraissaient comptés.

La banque britannique Natwest a annoncé un bénéfice en hausse grâce aux taux d’intérêt, mais l’action a chuté de 3,75 % à Londres.

La tendance s’est répercutée sur toutes les banques européennes. Banco Sabadell a dévissé de 7,14 % à Madrid, Commerzbank de 3,96 % à Francfort et UniCredit de 3,75 % à Milan.  

Bayer chahuté

Après des critiques d’actionnaires réunis en assemblée vendredi, le groupe d’agrochimie et de santé Bayer (+0,07 %) va revoir le système de rémunération de son directoire, a promis Norbert Winkeljohann, président du conseil de surveillance.

Les actionnaires ont aussi réclamé un nouveau départ à la maison mère de Monsanto, où le nouveau patron, Bill Anderson, va remplacer en juin Werner Baumann sur le départ.  

Du côté des barils et des devises

L’euro cédait 0,10 % face au billet vert à 1,1017 dollar vers 16 h 55 (heure de l’Est).

Le bitcoin baissait de 1,00 % à 29 336 dollars.

Le prix du pétrole a rebondi à la veille des réductions imminentes de production de l’OPEP+.

Le baril de Brent de mer du Nord a pris 1,49 % à 79,54 dollars et celui du WTI américain 2,57 % à 7678 dollars.

Si les Bourses européennes entamaient un long week-end avec le lundi férié du 1er mai, Tokyo et Wall Street resteront ouvertes.