(New York) Les Bourses européennes ont cherché, en vain, une direction jeudi, entre bons résultats de sociétés et données contrastées sur l’état de l’économie américaine, que Wall Street a accueilli favorablement pour s’offrir un sursaut.

En Europe, Paris a terminé en hausse de 0,23 % et Francfort à l’équilibre (+0,03 %), mais Londres a lâché 0,27 %.

À New York, la trajectoire a été plus enlevée. Le Dow Jones a gagné 1,57 %, l’indice NASDAQ a pris 2,43 % et l’indice élargi S&P 500 est monté de 1,96 %.

Sur le terrain macroéconomique, les marchés européens ont reçu sans enthousiasme la publication d’une croissance américaine fortement ralentie au premier trimestre, à 1,1 % en rythme annualisé, sous l’effet d’une baisse des investissements et malgré un maintien de la consommation des ménages.

Le rapport a aussi montré que l’inflation était supérieure aux attentes au premier trimestre.

« Si on prend du recul sur les derniers chiffres de l’inflation, on constate que les prix des matières premières ont beaucoup baissé mais que l’inflation sous-jacente est plus persistante », a noté Alexandre Drabowicz, analyste d’Indosuez.

Wall Street en est, elle, sortie « optimiste quant à un ralentissement graduel de l’économie et de l’inflation », selon Edward Moya, analyste d’Oanda, même si les données sur la croissance ont fait ressortir une inflation plus élevée que prévu au premier trimestre.

Ce scénario apparaît plus favorable que craint ces dernières semaines, ce qui a poussé les taux obligataires vers le haut. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’affichait à 3,52 %, contre 3,44 % la veille.

Le dollar en profitait face à l’euro, qui cédait 0,19 %, à 1,1028 dollar.

Meta séduit les marchés 

Les résultats trimestriels, publiés la veille, de Meta (+13,69 %), ont rompu avec trois trimestres de contraction de son chiffre d’affaires en affichant une hausse de 3 % de ses revenus sur un an : une prouesse dans un contexte de concurrence accrue.

Le groupe a également revu en baisse, pour la deuxième fois, son estimation de coûts totaux pour l’exercice en cours, grâce à un plan d’économies majeur, qui intègre notamment la suppression de 21 000 postes, soit 24 % des effectifs.

Le coup d’éclat de Meta a profité à tout le secteur technologique, que ce soit Alphabet (+3,67 %) et Microsoft (+3,23 %), qui avaient déjà surpris favorablement Wall Street mardi, ou Amazon (+4,61 %), dont les résultats ont été publiés jeudi après la clôture.

Les bons résultats des banques récompensés

« Sur le marché européen, on se rend compte que les résultats des banques sont très bons et c’est rassurant », a relevé Alexandre Drabowicz.

À Londres, Barclays a gagné 5,32 %. La banque britannique a annoncé un bénéfice en hausse au premier trimestre, dopé par les taux d’intérêt, et son chiffre d’affaires a profité d’un dollar renforcé.

À Francfort, la Deutsche Bank a pris 2,47 %. Son bénéfice net a progressé de 8 % sur un an et la banque a aussi annoncé de nouvelles mesures pour réduire ses coûts.

À Milan, la deuxième banque italienne, UniCredit, a progressé de 3,54 %. À Madrid, la banque espagnole BBVA a terminé en hausse de 3,11 %.

Du côté des matières premières

Les prix du pétrole sont timidement remontés jeudi, après la publication de la croissance américaine au premier trimestre et surtout après leur vive chute de la veille.  

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a gagné 68 cents, ou 0,87 %, à 78,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a grignoté 46 cents, soit 0,61 %, à 74,76 dollars.