(New York) La Bourse de New York a terminé en nette hausse jeudi, rassurée par l’intervention d’un groupe de banques américaines pour soutenir l’établissement régional First Republic, un nouveau geste de nature à stabiliser le secteur financier, très chahuté ces derniers jours.

Le Dow Jones a pris 1,17 %, l’indice NASDAQ a gagné 2,48 % et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,76 %.

La séance avait démarré dans le rouge, dans une ambiance toujours fébrile, marquée par une remontée de la volatilité.

Mais les indices se sont retournés avec la publication d’informations relatives à une intervention d’un groupe de banques pour soutenir leur petite concurrente régionale, First Republic, fragilisée.

L’élan a été confirmé par l’annonce officielle, avant clôture : onze des plus grands noms du secteur bancaire vont placer 30 milliards de dollars de dépôts sur les comptes de l’institution californienne.

La communication faisait suite au message de confiance adressé jeudi par la Banque centrale européenne (BCE), qui s’est dite prête à intervenir à tout moment en cas de nouvelle détérioration.

Un autre foyer avait été maîtrisé mercredi avec l’engagement de la banque centrale suisse de prêter jusqu’à 50 milliards de francs suisses de liquidités à Credit Suisse, lui aussi mis en difficulté par un phénomène de contagion, après la défaillance de trois banques américaines la semaine dernière.

« Le marché en a conclu que nous ne sommes peut-être pas complètement sortis d’affaire mais que les choses s’améliorent », a commenté Patrick O’Hare, de Briefing.com, pour lequel les investisseurs « ont apprécié » que le coup de pouce à First Republic soit une initiative privée.

Wall Street a désormais « espoir que le pire soit derrière nous », a abondé Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. « Si vous retirez des hypothèses les faillites de First Republic et de Credit Suisse, ça calme les gens. »

« Je ne pense pas qu’on va se refaire 2008 », prévoit la gérante, « parce que le problème ne vient pas des portefeuilles de crédits mais du fait que (la banque centrale américaine) a fait passer ses taux de 0 à 4,50 % en neuf mois. »

L’injection massive de dépôts au sein de First Republic a catapulté l’action de la banque (+9,98 %), qui avait perdu jusqu’à 36 % en début de séance.

D’autres enseignes régionales maltraitées en Bourse depuis vendredi ont repris des couleurs, notamment Western Alliance (+14,10 %), Bank of Hawaii (+10,67 %) ou Valley National (+8,30 %).

Les grandes banques ont surfé sur la vague, à l’image de Bank of America (+3,46 %) et de Wells Fargo (+3,84 %), qui font toutes deux partie du groupe venu au secours de First Republic.

L’apaisement se manifestait également par la forte baisse de l’indice VIX (-12 %), qui mesure la volatilité du marché, ainsi que par le rebond des taux obligataires.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait à 3,57 %, contre 3,45 % la veille.

De manière générale, l’appétit pour le risque était de retour et profitait particulièrement au secteur technologique.

Les capitalisations géantes Microsoft (+4,05 %), Alphabet (+4,68 %) et Amazon (+3,99 %) ont ainsi tiré le NASDAQ, qui vient de réussir la prouesse d’enchaîner quatre séances consécutives dans le vert malgré le séisme en cours dans le secteur bancaire.

Ailleurs à la cote, Snap (+7,25 %), maison mère du réseau social Snapchat, a eu le vent dans le dos alors que le gouvernement américain a officiellement recommandé la cession de TikTok par son actionnaire chinois ByteDance, faute de quoi la plateforme vidéo s’expose à une interdiction pure et simple aux États-Unis.

La nouvelle a bénéficié aussi à Meta (+3,63 %), et à la plateforme créative et réseau social Pinterest (+5,99 %).

Le spécialiste des logiciels de création et de gestion de documents Adobe a, lui aussi, été recherché (+5,90 %), après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe a aussi relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2023 (clôturé début décembre).