(New York) Les Bourses européennes ont rebondi jeudi, rassurées par le soutien à Credit Suisse et à la banque régionale américaine First Republic, ainsi que par le message de confiance au secteur bancaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Les places européennes se sont vivement redressées en fin de séance, après la conférence de presse de la présidente de la BCE Christine Lagarde.

Paris a terminé en hausse de 2,03 %, retrouvant les 7000 points, Francfort de 1,57 %, Londres de 0,87 %, Milan de 1,38 %. Sur la semaine, elles perdent encore entre 2,7 % et 5 %.

Le mouvement est venu des poids lourds des indices, comme le luxe en France. L’indice Eurostoxx 50 a ainsi pris 2,03 % alors que l’Eurostoxx 600 n’a gagné que 1,19 %.

L’indice du secteur européen des banques (Stoxx 600 Banks) a repris 1,17 % après sa chute de plus de 7 % mercredi.

L’Europe avait démarré dans le vert après que la banque centrale suisse a mis mercredi à disposition de Credit Suisse, fragilisé, 50 milliards de francs suisses (74 milliards de dollars CAN) de liquidités.

Les indices du Vieux continent ont pris de la hauteur après la communication de la BCE, qui a relevé son principal taux directeur d’un demi-point mais en assortissant la décision « de précautions de langage concernant les risques sur la stabilité financière », a relevé Axel Botte, stratégiste international pour Ostrum AM.

Les gardiens de l’euro sont restés prudents sur la suite du resserrement monétaire et ont renoncé à leur engagement de relever encore « sensiblement » les taux dans les mois à venir, un signe d’assouplissement salué par le marché.

Wall Street avait aussi bien accueilli ces développements mais, pour la place new-yorkaise, le point de rupture est intervenu avec la publication d’informations de presse faisant état du possible soutien de plusieurs grandes banques américaines à leur petite concurrente régionale, First Republic.

Dans le rouge jusque-là, les principaux indices sont ostensiblement partis dans le vert.

L’élan a été confirmé par l’annonce officielle, avant clôture, selon laquelle onze des plus grands noms de la place vont placer 30 milliards de dollars de dépôts sur les comptes de l’institution californienne.

Le Dow Jones a fini en progression de 1,17 %, l’indice NASDAQ a gagné 2,48 % et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,76 %.

Wall Street a désormais « espoir que le pire soit derrière nous », a abondé Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. « Si vous retirez des hypothèses les faillites de First Republic et de Credit Suisse, ça calme les gens. »

« Je ne pense pas qu’on va se refaire 2008 », prévoit la gérante, « parce que le problème ne vient pas des portefeuilles de crédits mais du fait que (la banque centrale américaine) a fait passer ses taux de 0 à 4,50 % en neuf mois. »

Les banques en dents de scie

Après la pire séance de son histoire mercredi, Credit Suisse a rebondi grâce à l’assurance de soutien de la Banque centrale suisse et à un prêt massif pour renforcer ses liquidités. L’action a repris 19,15 %, sans compenser la chute de près de 25 % la veille. Sur la semaine, l’action recule encore de 19,88 %.  

Le gouvernement fédéral suisse devait tenir jeudi une réunion spéciale consacrée au géant bancaire helvétique.

Hormis Credit Suisse, certaines banques européennes sont restées sous tension comme Société Générale (-1,21 %), Deutsche Bank (-1,29 %), même si UniCredit a pris 2,72 % et Barclays 2,99 %.

L’injection massive de dépôts au sein de First Republic a catapulté l’action de la banque (+9,98 %), qui avait perdu jusqu’à 36 % en début de séance.

D’autres enseignes régionales maltraitées en Bourse depuis vendredi ont repris des couleurs, notamment Western Alliance (+14,10 %), Bank of Hawaii (+10,67 %) ou Valley National (+8,30 %).

Les grandes banques américaines ont surfé sur la vague, à l’image de Bank of America (+3,46 %) et de Wells Fargo (+3,84 %), qui font toutes deux partie du groupe venu au secours de First Republic.

Du côté des devises et du pétrole

L’euro gagnait 0,34 % à 1,0613 dollar vers 16 h 55 (heure de l’Est).

Les prix du pétrole ont rebondi après un plus bas depuis fin 2021 atteint la veille. Le baril de Brent de la mer du Nord a terminé en hausse de 1,37 % à 74,70 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a pris 1,09 %, à 68,35 dollars.