(New York) Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mardi, soutenus par le ralentissement bienvenu de l’inflation américaine et la réouverture rapide de la Chine, laissant les investisseurs plus optimistes quant à la demande du pays.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a gagné 3,44 % à 80,68 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a avancé de 3,03 % à 75,39 dollars.

« Les cours ont été stimulés par le rapport sur l’inflation aux États-Unis qui soutient l’hypothèse selon laquelle l’économie américaine pourrait connaître un atterrissage en douceur », a indiqué Edward Moya, analyste chez Oanda.

L’inflation américaine en novembre a ralenti à 7,1 % sur un an contre 7,7 % il y a un mois tandis que les analystes misaient sur 7,3 %. Ces données ont été favorables aux cours du brut, car si l’économie américaine parvient à éviter une récession à cause des hausses de taux, la demande d’énergie va en profiter.

La montée des prix s’est aussi inscrite dans un contexte de nouveaux relâchements des restrictions sanitaires en Chine.

Pékin avait annoncé mercredi des assouplissements importants à sa stricte politique sanitaire « zéro COVID-19 », dont la fin des confinements à grande échelle, et l’arrêt des placements systématiques des personnes testées positives dans des centres de quarantaine.

Le pays a également annoncé lundi l’arrêt de la principale application anti-COVID-19 de suivi des déplacements, utilisée pour vérifier si les habitants sont passés par une zone touchée. Hong Kong a fait une déclaration similaire mardi.

« La Chine continue de s’ouvrir à un rythme rapide », ont commenté les analystes d’Oilytics.

Les analystes ont en effet noté un bond des vols intérieurs chinois, mais aussi internationaux avec la suppression d’une période de surveillance de trois jours pour les arrivées à Hong Kong.

En outre, l’OPEP a maintenu ses prévisions de croissance de la demande d’or noir pour 2022 et 2023, en dépit du récent ralentissement de l’activité en Chine.  

La prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2022 « reste inchangée à 2,5 millions de barils par jour » (mb/j), a indiqué l’OPEP dans son rapport de décembre.

Par ailleurs, « la menace d’une baisse de la production russe en réponse au plafonnement des prix par le G7 » constituait un autre facteur de soutien des prix, a souligné Craig Erlam d’Oanda.

D’autant que du côté de l’offre, une fuite de l’oléoduc Keystone aux États-Unis a obligé l’entreprise canadienne TC Energy, qui exploite l’infrastructure, à arrêter en urgence les flux d’hydrocarbures dans le tuyau.

L’oléoduc transporte habituellement environ 600 000 barils par jour de pétrole de la province canadienne de l’Alberta vers plusieurs destinations aux États-Unis.