(Paris) Les marchés boursiers ont à nouveau peiné mardi devant la dégradation tangible de l’activité économique qui incitait les investisseurs à la prudence à l’approche d’un grand rendez-vous de politique monétaire.

Les bourses européennes ne sont pas parvenues à remonter la pente, même aidées par certaines valeurs du secteur de l’énergie : Francfort a lâché 0,27 %, Paris 0,26 % et Londres 0,61 %.  

« Encore un jour de mauvaises données économiques pour les marchés européens », avec une nouvelle contraction de l’économie en zone euro en août dans le secteur privé, note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La prudence était également de mise à la Bourse de New York, dans un marché d’août aux échanges peu fournis, en attendant la conférence des banquiers centraux à Jackson Hole (États-Unis) en fin de semaine.

L’indice Dow Jones a cédé 0,47 %, et l’indice élargi S&P 500 0,22 % tandis que le NASDAQ a stagné.

Les statistiques étaient peu réjouissantes aussi aux États-Unis, où les ventes de maisons neuves ont à nouveau plongé en juillet tandis que l’activité du secteur privé s’est contractée, avec un indice PMI flash composite à 45 points, son plus bas niveau depuis mai 2020.

Depuis la fin de semaine dernière, l’aversion au risque a fait son retour : les actions flanchent, les rendements des emprunts d’État se redressent et le dollar exerce son pouvoir d’attraction de valeur refuge.  

L’euro restait sous la parité face au billet vert : vers 20 h 20 GMT, il reprenait 0,24 % à 0,9967 dollar, remontant bon an mal an par rapport à ses plus bas de la matinée, inobservés depuis près de 20 ans, à 0,9901 dollar.

« La faiblesse de l’euro dans un environnement d’inflation importée élevée complique la tâche de la Banque centrale européenne et est potentiellement source d’annonces de politique monétaire plus agressives dans les prochains mois », estime Jonathan Baltora, expert changes chez AXA Investment Managers.

« Le symposium de Jackson Hole cette semaine devrait également voir la Réserve Fédérale américaine délivrer un message de fermeté dans son combat face à l’inflation », ajoute-t-il.

Petite bouffée d’air sur le gaz

Les prix du gaz naturel, toujours à des niveaux extrêmes, poussés par la perspective d’une interruption momentanée des livraisons de gaz russe via Nord Stream 1, reprenaient leur souffle.  

Vers 16 h 05 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s’échangeait à 259,45 euros le mégawattheure (MWh), en baisse de 6,25 % après avoir culminé la veille à 295 euros le MWh.

Le rebond des cours du brut après le message de l’Arabie saoudite selon lequel l’OPEP+ a la possibilité de réduire sa production pour faire face à la baisse des prix du pétrole de ces dernières semaines, a bénéficié au secteur pétrolier : TotalEnergies, Shell, Eni, Repsol ont gagné plus de 3 %.

Le baril de Brent de mer du Nord à échéance octobre montait de 2,98 % à 99,33 dollars. Le WTI américain pour livraison le même mois, prenait 3,57 % à 93,60 dollars vers 16 h 10 GMT.

Par ailleurs, le bitcoin se stabilisait après la chute de vendredi, avançant de 1,43 % à 21 426 dollars.  

Zoom abaisse ses prévisions

Zoom, le spécialiste de la visioconférence, chutait de 15,1 % à 82,71 dollars vers 16 h 10 GMT, alors que ses résultats du deuxième trimestre n’ont pas été à la hauteur des attentes et que la société a abaissé ses projections de revenus annuels.  

La sécurité sur Twitter pointée du doigt

Le titre de Twitter régressait de 5,16 % à 40,79 dollars à la même heure alors que son ex-chef de la sécurité a accusé le réseau social d’avoir dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes, au cœur d’une querelle judiciaire qui oppose le groupe à Elon Musk.