Les prix du pétrole repassaient dans le rouge jeudi, le WTI américain chutant sous les 90 dollars le baril pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine, après une réunion de l’OPEP+ et la hausse inattendue des stocks aux États-Unis.

Vers 13 h 40 GMT (15 h 40 à Paris), le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre perdait 1,30 %, à 89,48 dollars.

Le WTI a même touché, à 89,21 dollars le baril, un plus bas depuis février dernier, avant l’invasion russe de l’Ukraine, effaçant ainsi tous ses gains depuis le début de la guerre.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre baissait quant à lui de 1,57 % à 95,28 dollars.

Les craintes de récession mondiale reprennent le devant de la scène, occultant le manque d’or noir sur le marché. La Banque d’Angleterre a annoncé jeudi qu’elle prévoyait que le Royaume-Uni entrerait en récession pour plus d’un an dès fin 2022.

Parallèlement, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont annoncé mercredi une augmentation de leur volume total de production d’à peine 100 000 barils par jour pour septembre, « ce qui ne fait rien pour le marché, mais constitue une sorte de concession aux appels lancés à l’Arabie saoudite pour qu’elle en fasse plus », a relevé Neil Wilson, analyste à Markets.com.

« Il est évident que cette augmentation, largement symbolique, ne permettra pas d’amortir de manière significative un éventuel choc de l’offre, mais l’équilibre pétrolier ne se resserrera pas non plus », résume Tamas Varga, de PVM Energy.

L’analyste rappelle que le cartel échouant régulièrement à remplir ses objectifs, « le groupe de producteurs pourrait tout simplement ne pas être en mesure d’augmenter considérablement sa production ».

Ainsi, l’annonce d’une augmentation « inattendue et irréalisable aurait pu nuire à la crédibilité du groupe », argue-t-il.

Les prix ont immédiatement rebondi à l’annonce de la décision, avant de plonger face aux données hebdomadaires sur les réserves commerciales de brut aux États-Unis.

« Les prix du pétrole sont un peu plus bas aujourd’hui après avoir chuté la veille en raison d’une augmentation surprise des stocks » américains, commente Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L’augmentation des stocks de 4,5 millions de barils « a pris le marché au dépourvu, alors que les prévisions tablaient sur une légère baisse », explique l’analyste.

Pour Stephen Innes, de SPI AM, la réponse des prix aux données américaines reste « disproportionnée ».

« Face à la menace d’un ralentissement économique, les courtiers semblent avoir besoin de peu de justification pour (...) rester les bras croisés », fait remarquer l’analyste.