(Londres) Les prix du pétrole hésitaient vendredi, entre craintes de ralentissement économique, accentuées par les tentatives des banques centrales de juguler l’inflation, et les tensions sur l’offre toujours présentes sur le marché.

Vers 4 h 30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 0,06 % à 103,80 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, baissait quant à lui de 0,16 % à 96,20 dollars.

Des indicateurs économiques décevants ont ravivé les craintes de récession, qui pèsent sur les prix du pétrole depuis plusieurs semaines.

L’activité économique en zone euro notamment, s’est contractée en juillet dans le secteur privé, en repli pour la première fois depuis février 2021, sous l’effet d’une inflation toujours élevée, selon l’indice PMI composite publié vendredi par S&P Global.

« La poursuite des hausses de taux par les banques centrales du monde entier […] devrait également accélérer l’érosion de la demande », affirme Han Tan, analyste chez Exinity.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi d’augmenter ses taux d’intérêt pour la première fois en plus de dix ans, surprenant par une hausse plus importante que prévu pour combattre l’inflation.

Mais l’arbitrage entre combattre la hausse des prix et les craintes de récession reste complexe, les hausses des taux pouvant se faire au détriment de la croissance économique, ce qui in fine pèserait sur la demande de brut.

La demande venant de Chine, important pays consommateur de pétrole, inquiète également en raison des confinements liés à la politique zéro COVID-19.  

« Les faux départs concernant l’assouplissement des fermetures en Chine, associés à de nouvelles séries de tests de masse, ont fait pression sur les prix du pétrole », souligne Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.

« Malgré ces perspectives sombres, les prix du Brent se maintiennent autour du seuil psychologique des 100 dollars le baril, les conditions de marché toujours tendues devant limiter la baisse du pétrole à court terme », estime cependant Han Tan.