(New York) La Bourse de New York, qui avait bien commencé la séance, a perdu confiance lundi et terminé en petite baisse au début d’une semaine chargée en résultats d’entreprises.

Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a conclu en retrait de 0,69 % à 31 072,61 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 0,81 % à 11 360,05 points et le S&P 500, 0,84 % à 3830,85 points.

C’est le secteur technologique qui a viré de bord le premier à la mi-séance après des informations de Bloomberg, selon lesquelles Apple planifie de ralentir embauches et investissements pour faire face à une décélération de l’économie.

L’action de la firme à la pomme a décroché peu avant 18 h GMT pour terminer en baisse de 2,06 % à 147,07 dollars entraînant le NASDAQ dans la foulée.

Un autre secteur a été saisi de frayeur, l’immobilier, alors que l’indice de confiance des promoteurs de la National Association of Home Builders a fait un plongeon record de 12 points à 55, en juillet.

Les constructeurs de maisons neuves se disent pessimistes quant aux conditions du marché alors que les taux d’intérêt sur les crédits immobiliers à trente ans, la référence aux États-Unis, ont presque doublé en quelques mois pour s’approcher de 6 %.

Sur les onze secteurs du S&P, neuf ont conclu dans le rouge, les technologies de l’information et l’immobilier au coude à coude à -1,03 % et -1,08 % respectivement.

Le secteur de l’énergie a, lui, terminé en tête (+1,96 %) alors que les cours du baril de Brent comme du West Texas Intermediate ont grimpé de plus de 5 %, le marché ne recevant aucun soulagement sur l’offre d’or noir malgré la visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient.

« La faiblesse est venue du secteur de la technologie. Les investisseurs redeviennent prudents. Ils sont à l’affût de données plus convaincantes pour s’assurer que la saison des résultats ne va pas être mauvaise », a commenté pour l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital.

« Les investisseurs ont besoin de plus de preuves que les entreprises américaines ne sont pas sur le point de générer des résultats négatifs », a-t-il prévenu.

Le test des résultats d’entreprises

Après plusieurs grandes banques dont Goldman Sachs (+2,54 %) et Citigroup (+0,12 %) qui ont surpris les analystes avec des résultats trimestriels de meilleure facture qu’attendus, les marchés guettent cette semaine Netflix, Tesla, Twitter, mais aussi Johnson and Johnson, Lockeed Martin et United Airlines entre autres.

IBM (-1,28 % en clôture) a affiché des profits et des ventes un peu meilleures que prévu au deuxième trimestre, selon ses chiffres annoncés après la fermeture du marché.  

En tout, quelque 12 % des entreprises du S&P 500 doivent rendre leurs comptes trimestriels cette semaine.

Boeing qui avait démarré la séance en hausse de plus de 3 % après avoir enregistré une commande ferme de 100 modèles du 737 MAX 10 par la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines, a fini stable (-0,01 % à 147,72 dollars).

Delta Air Lines a bondi de 3,49 % à 31,14 dollars.

Du côté du marché obligataire, les taux à dix ans se tendaient très légèrement à 2,96 % contre 2,93 % vendredi alors que les investisseurs croient moins à une plus vive hausse des taux de la part de la Réserve fédérale (Fed) le 27 juillet prochain et ont donc moins de craintes de récession.

Selon les décomptes de CME Group qui se basent sur les contrats à terme, 69 % des opérateurs estiment désormais que la Banque centrale va relever les taux de 0,75 point de pourcentage alors qu’au milieu de la semaine dernière, ils s’attendaient à 80 % à un tour de vis d’un point de pourcentage.

« Le marché a déjà pris en compte une récession. Il sait que la Fed va relever les taux de 75 points de base la semaine prochaine. Cette semaine, ce sera la Banque centrale européenne qui va commencer à relever les taux. Tout cela est déjà sur la place », a indiqué Peter Cardillo. « Le gros test, ce sont les résultats d’entreprises qui n’ont pas trop mal démarré », a-t-il assuré.

La Bourse de Toronto clôture en hausse de plus de 200 points

Une large reprise alimentée par le secteur de l’énergie a permis à la Bourse de Toronto de clôturer en hausse, lundi.

Craig Fehr, stratège en placement chez Edward Jones, a souligné que le TSX avait connu une meilleure performance grâce à ce qui a largement alimenté l’indice pendant une grande partie de l’année : l’énergie et les matériaux.

« Le mouvement que nous voyons pourrait être juste un peu une reprise de soulagement, en particulier dans le pétrole. Je pense que l’or pourrait probablement encore représenter un actif refuge pour les investisseurs qui cherchent à réduire les risques », a-t-il affirmé lors d’une entrevue.

Les prix du pétrole brut ont beaucoup diminué ces derniers temps, il faut donc s’attendre à des rebonds périodiques, a prévenu M. Fehr.

« Donc, je caractériserais probablement cela davantage comme le simple fait que les marchés stabilisent les choses après ce qui a été un mouvement assez brutal à la baisse des prix du pétrole brut. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 77,23 cents US, en hausse par rapport à celui de 76,70 cents US de vendredi.

Le secteur torontois de la santé a avancé de 2,0 %, les actions de Canopy Growth ayant bondi de 15,5 %, tandis que celui des technologies de l’information a été aidé par un gain de 3,8 % de Shopify. Le secteur de la finance a grimpé, soutenu par les hausses des titres de toutes les grandes banques, notamment celui de la Banque Laurentienne, qui a gagné 2,2 %.

Les groupes des biens de consommation de base et des services publics ont été les seuls à reculer lundi.

La Presse Canadienne