(New York) Chute du pétrole, ruée vers les obligations d’États, parité euro/dollar : les investisseurs ont évité de prendre trop de risques sur les marchés mardi, avant plusieurs publications importantes.  

Les indices européens sont nettement repassés dans le vert en fin de séance. À la clôture, Paris a pris 0,80 %, Francfort 0,57 % et Londres 0,18 %.

À Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,62 %, l’indice NASDAQ, dominé par les valeurs technologiques, a cédé 0,95 %, et l’indice élargi S&P 500 s’est replié de 0,92 %.

« Dans des journées d’attente comme celle-là, les marchés européens sont liés aux marchés américains », qui ont un peu remonté la pente par rapport aux premières estimations de la journée, relève Florian Allain, gérant chez Mandarine Gestion.  

Mais l’évènement de la journée pour les courtiers est la parité brièvement touchée entre l’euro et le dollar, après plusieurs semaines de chute de l’euro. Ce seuil n’avait pas été atteint depuis 2002, année de sa mise en circulation.

Avant des publications importantes, notamment les chiffres de l’inflation aux États-Unis mercredi ou le coup d’envoi de la saison des résultats d’entreprises, « les investisseurs se sont à nouveau repliés sur la sécurité du dollar américain, délaissant les actifs risqués au profit des valeurs refuges », décrit dans une note Craig Erlam, analyste d’Oanda.  

La monnaie unique est tombée à tout juste un dollar à 9 h 46 GMT, avant d’amorcer un rebond. À 20 h 50 GMT, elle évoluait à 1,0037 dollar, proche de l’équilibre par rapport à lundi.  

Le dollar est renforcé par le durcissement de la politique monétaire aux États-Unis et par les craintes sur la croissance en Europe, qui subit en plus depuis plusieurs jours la menace d’une rupture de l’approvisionnement en gaz russe.

Ce climat d’aversion au risque détendait les taux sur le marché obligataire, qui évoluent en sens inverse des prix.

Le rendement de l’emprunt d’État américain à 10 ans était à 2,97 %, restant inférieur à celui pour l’emprunt à deux ans (3,04 %). L’écart entre les deux rendements a même atteint son plus haut niveau depuis 15 ans, leur inversion (les taux courts sont normalement moins élevés que les taux longs) étant souvent interprétée comme annonciateur d’une récession.

WTI et Brent replongent sous les 100 dollars

Le baril de pétrole Brent de la mer du Nord a clôturé mardi sous 100 dollars pour la première fois depuis trois mois, sur un marché qui n’a plus que la récession en tête, laquelle ferait disparaître une partie de la demande d’or noir.

Le prix du Brent pour livraison en septembre a abandonné 7,10 %, pour terminer à 99,49 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, a lui perdu 7,92 %, à 95,84 dollars.

De nouvelles taxes sur le pétrole et les banques en Espagne

Le gouvernement espagnol a annoncé mardi un impôt exceptionnel sur les bénéfices des grands groupes énergétiques et financiers afin de compenser le coût des mesures de soutien mises en place ces derniers mois face à l’envolée de l’inflation.

À Madrid, Banco Sabadell chutait de 7,44 %, Caixabank de 8,63 %, Santander de 3,65 %. Le groupe pétrolier Repsol reculait de 5,73 %.

D’autres banques en Europe étaient en forte baisse, notamment en Italie avec Banco BPM (-2,48 %) et Unicredit -1,97 %.

BASF trouve la formule pour le deuxième trimestre 

Le géant de la chimie allemand (+3,32 %) a publié lundi un bénéfice net au second trimestre dépassant les attentes grâce à des prix plus élevés, avant que la crise du gaz russe ne risque de pénaliser tout le secteur. D’avril à juin, le bénéfice net part du groupe a atteint 2,09 milliards d’euros, contre des estimations de 1,4 milliard d’euros, selon des résultats préliminaires annoncés en avance sur le calendrier.

Du côté du bitcoin

Le bitcoin baissait de 5,05 % à 19 435 dollars vers 20 h 50 GMT.