(New York) Les résultats d’entreprises et leurs prévisions peu emballantes, ainsi que l’imminence des publications trimestrielles des grands noms américains de la technologie, ont plombé les marchés mondiaux mardi.  

Dans le rouge toute la séance, Wall Street a même fini par dévisser. Le Dow Jones a perdu 2,38 %, l’indice NASDAQ, à dominante technologique, a décroché de 3,95 %, et l’indice élargi S&P 500 a lui reculé de 2,81 %.

Cette tendance a contaminé l’Europe : en nette hausse en milieu de séance, les places du Vieux Continent ont finalement reculé, Paris de 0,54 %, Francfort de 1,20 %, Milan de 0,95 %. Seule Londres a tenu (+0,08 %).

« Cela souligne le manque de confiance sur les perspectives économiques, mais aussi sur la capacité des banques centrales à parvenir à “un atterrissage en douceur” de l’activité économique dans leur lutte contre l’inflation », selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Surtout, avant les résultats des grands noms de la technologie américaine (Microsoft, Amazon, Apple, Meta) dans les jours à venir, les investisseurs se montrent extrêmement prudents.

L’une des premières publications des techs a de quoi justifier cette humeur, avec Netflix qui a plongé de plus de 35 % la semaine dernière après avoir fait état d’une baisse des abonnés pour la première fois en dix ans.

Après une série de trimestres de résultats flamboyants, « les bonnes surprises sont saluées modestement, mais les mauvaises surprises sévèrement », note Guillaume Chaloin, directeur gestion actions chez Meeschaert Amilton AM.

 « On s’inquiète clairement de la possibilité que même les entreprises dont les résultats sont supérieurs aux attentes aient tendance à abaisser leurs prévisions », a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Les investisseurs scrutaient aussi de près la Chine, où le scénario d’un confinement à Pékin se précise, alors que les autorités ont fait état mardi de 17 000 nouveaux cas de coronavirus à Shanghai sur les 24 dernières heures.

Des résultats mal accueillis

Aux États-Unis, le conglomérat GE (-10,34 %) a indiqué s’orienter vers le bas de la fourchette des objectifs annoncés précédemment.

La compagnie aérienne JetBlue (-11,41 %) et le géant du divertissement Warner Bros. Discovery (-7,77 %) chutaient également.

A Londres, la banque HSBC a annoncé une baisse sur un an de plus d’un quart de son bénéfice net au premier trimestre 2022 à cause de provisions pour pertes sur crédit liées au poids de l’inflation et de la guerre en Ukraine. L’action a perdu 7,30 %.

En Allemagne, Commerzbank (-7,32 %) a aussi nettement chuté.

Prudence sur la tech

Avant les publications durant la semaine, Apple (-3,73 %), Microsoft (-3,74 %), Alphabet (-3,04 %), Meta (ex-Facebook, -3,23 %) ont été chahutés.  

Au lendemain de l’annonce d’un accord sur la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, le titre de l’oiseau bleu s’est éloigné franchement (-3,91 % à 49,68 dollars) du prix d’acquisition proposé (54,20 dollars par action).

Tesla (-12,18 % à 876,42 dollars) vit de plus en plus mal les confinements en Chine, mais aussi l’engagement de son patron dans le dossier Twitter. Depuis le début de la saga, le titre du constructeur automobile a perdu plus de 20 %.

A Francfort, les livreurs de repas Hello Fresh (-8,42 %) et Delivery Hero (-7,52 %) ont plongé.

Le pétrole rebondit

Les prix du pétrole, qui avaient chuté lundi par crainte de l’impact sur la demande des confinements en Chine, ont repris de la vigueur mardi après des indications que l’Allemagne s’apprête à se libérer des importations russes.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 2,52 % à 104,90 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a engrangé 3,20 % à 101,70 dollars.

Du côté de l’euro et du bitcoin

L’euro cédait 0,68 % à 1,0640 dollar, au plus bas depuis plus de deux ans, pénalisé par le conflit en Ukraine et le resserrement monétaire de la Fed alors que le billet vert est soutenu par son statut de valeur refuge.

Le bitcoin s’enfonçait lui de 5,15 % à 38 094 dollars.