(New York) Le prix du bitcoin retrouvait quelques couleurs mardi après avoir failli passer sous le plancher des 30 000 dollars, ce qui ne lui est plus arrivé depuis le mois de janvier.

Vers 17 h 20, le bitcoin était toujours en repli, abandonnant 1,3 % à 33 555 dollars, mais s’éloignait de ses plus bas de la journée.

Il était tombé quelques heures plus tôt à 31 200 dollars, au plus bas depuis mi-mai, quand la volatile cryptomonnaie avait temporairement perdu 30 % en une séance.

La deuxième plus grande cryptomonnaie, l’ethereum, limitait également ses pertes, cédant un peu moins de 4 %, à 2521 dollars.

La forte baisse du bitcoin observée plus tôt dans la journée « devrait être étourdissante pour une seule séance, mais ce n’est plus une surprise pour les investisseurs de l’univers des cryptomonnaies », commente Hugh Shields, analyste chez SpreadEx.com, qui qualifie ce marché « d’anomalie ».

Aucune explication concrète ne semblait rendre compte de la baisse des cours mardi, mais certains analystes soulignaient que la saisie de bitcoins appartenant aux pirates de Darkside représentant 2,3 millions de dollars par les autorités américaines avait pu jouer un rôle.

L’ancien président américain Donald Trump a par ailleurs qualifié le bitcoin d’« escroquerie » qui faisait « concurrence au dollar » lors d’une intervention sur la chaîne de télévision Fox Business.

« Les efforts des gouvernements à travers le monde pour réguler les cryptomonnaies créent des vagues d’inquiétudes », commentent les analystes de Hargreaves Lansdown.

Depuis fin 2020, le prix du bitcoin avait notamment été dopé par l’intérêt d’investisseurs professionnels, de fonds d’investissements aux grandes banques de Wall Street, en passant par le constructeur de véhicules électriques Tesla, qui y a investi une partie de sa trésorerie.

Entre le début de l’année dernière et son pic, atteint mi-avril à 64 870 dollars, le cours du bitcoin avait gagné près de 800 %. Depuis, la cryptomonnaie a perdu plus de 50 %.

La volatilité inquiète certains de ces investisseurs : le fonds britannique Ruffer, d’habitude connu pour sa prudence, avait surpris en investissant dans le bitcoin en novembre, mais a affirmé lundi s’être défait de ses cryptomonnaies, empochant au passage 1,1 milliard de dollars de profit.

« Quelque chose comme le dogecoin est évalué à 40 milliards de dollars », a souligné Duncan McInnes, un des gérants de Ruffer, pour expliquer au Financial Times sa décision de vendre.

La cryptomonnaie dogecoin, créée comme une parodie, mais souvent mise en avant par le milliardaire et patron de Tesla Elon Musk, a connu une année encore plus mouvementée que le bitcoin : son cours est passé de moins d’un dixième de cent en janvier à près de 70 cents en mai. Il évolue actuellement autour de 33 cents.